Pour stopper la baisse des rentes, il faut enfin améliorer celles de l’AVS

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Communiqués de presse

Dégradation dramatique des rentes des caisses de pensions

Une personne d’actuellement 50 ans doit s’attendre à des rentes nettement plus basses au moment où elle partira à la retraite. Partout dans le pays, les futures rentes du 2e pilier baisseront dans une mesure encore inimaginable il y a peu. Les taux de conversion des caisses de pensions qui servent des prestations surobligatoires sont descendus un peu partout en-dessous de 6 %, comme le montre un examen des données de plus de 60 caisses réalisé par l’Union syndicale suisse (USS). Et ce n’est que le début. Certaines grandes caisses de pensions abaissent même les taux à moins de 5 %. Pour les assuré-e-s, cela signifie des baisses de rentes du 2e pilier allant jusqu’à 20 %. À cela s’ajoute que beaucoup de salarié-e-s sont assurés auprès de fondations collectives ou de compagnies d’assurance qui empochent d’importants bénéfices sur le dos des assurés-e-s. Et cela grâce aux affaires qu’elles réalisent avec les assurances risques. Au lieu d’investir la plus grande partie des cotisations dans le processus d’épargne, et d’ainsi accumuler un capital vieillesse décent, beaucoup trop d’argent file dans l’assurance contre les risques de décès et d'invalidité.

Au final, les rentes de l’AVS et des caisses de pensions peuvent toujours moins garantir « le maintien du niveau de vie antérieur de manière appropriée ». Pour toujours plus de futurs retraité-e-s, remplir ce mandat constitutionnel est hors d’atteinte. Il n’y a pas que les bas et moyens revenus qui soient concernés. Beaucoup de celles et ceux qui ont un salaire de 7000 francs le sont aussi. Une personne qui ne dispose pas, dans le 2e pilier, d’un capital vieillesse d’au moins 500 000 francs, ne peut plus s’attendre, avec les nouveaux taux de conversion, à toucher une rente qui, avec celle de l’AVS, lui permettra de maintenir son niveau de vie antérieur.

Si nous voulons que le mandat constitutionnel soit respecté, la baisse des rentes doit être stoppée. La voie la plus simple et la meilleur marché est d’augmenter les rentes AVS, qui font d’ailleurs du surplace depuis des décennies, comme le demande l’initiative AVSplus. Une augmentation moyenne de 200 francs pour les personnes vivant seules et de 350 francs pour les couples apporterait une amélioration sensible à tous les revenus moyens et modestes. Des rentes AVS plus élevées ne sont toutefois pas gratuites. Elles coûtent aux employé-e-s et aux employeurs 0,4 % du salaire. Mais en contrepartie, les salarié-e-s recevraient une augmentation des rentes de 10 %. S’ils devaient financer la même hausse de rentes dans le 2e ou le 3e pilier, cela coûterait beaucoup plus. N’oublions pas non plus que les cotisations AVS n’ont pas été augmentées depuis 40 ans ; elles se situent depuis 1975 à 8,4 % (4,2 % pour l’employeur et autant pour l’employé-e). Alors qu’entre-temps les cotisations au 2e pilier ont augmenté jusqu’à plus de 18 %.

Pour réaliser le mandat constitutionnel, il n’y a pas d’autre voie que d’augmenter les rentes AVS. Car avec l’AVS, on obtient pour un franc de cotisation davantage de rente que dans n’importe quel autre système de prévoyance.

Renseignements
  • Doris Bianchi (076 564 67 67), secrétaire dirigeante responsable de la politique sociale à l’USS
  • Thomas Zimmermann (079 249 59 74), responsable de la communication de l’USS
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