L’Union syndicale suisse (USS) et ses fédérations exigent des augmentations générales de salaire de 2 % à 2,5 % pour 2026. L’économie suisse se porte bien dans de nombreux secteurs. 99 % des salarié-e-s ne sont pas directement concernés par les droits de douane américains. Depuis des années pourtant, les salaires n’ont pas suivi l’évolution économique.
Ces dix dernières années, les travailleuses et travailleurs ont trop peu bénéficié de l’amélioration de la prospérité. Tandis que la productivité progressait de 11 %, les salaires réels de nombreuses personnes ont stagné. Corrigés du pouvoir d’achat, ils ne sont guère plus élevés qu’en 2015 dans de nombreuses branches, voire inférieurs. Le besoin de rattrapage est donc considérable.
Des augmentations générales de salaire de 2 % à 2,5 % s’imposent désormais. Les entreprises en ont les moyens, leur situation est globalement bonne. Dans certains secteurs, comme celui des banques (ASEB) ou des transports (SEV), les syndicats de l’USS exigent jusqu’à 3 % afin de compenser l’inflation attendue, d’amortir socialement la hausse des primes d’assurance-maladie et de garantir une augmentation réelle des salaires.
Le pouvoir d’achat des salarié-e-s reste sous pression. L’inflation a certes reculé après plusieurs années de fortes pertes de pouvoir d’achat, mais les loyers continuent de grimper et les primes d’assurance-maladie grèvent lourdement le budget des ménages. Aujourd’hui, une famille paie en moyenne plus de 1100 francs par mois de primes, et la tendance s’aggrave. Les employeurs doivent assumer une plus grande part des coûts de la santé.
Trop de bas salaires, même parmi les professionnel-le-s titulaires d’un CFC
Il est préoccupant que près d’un tiers des professionnel-le-s ayant achevé un apprentissage gagne moins de 5000 francs par mois. De tels salaires dissuadent les jeunes de commencer une formation professionnelle ou de rester dans leur métier, ce qui aggrave la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Un apprentissage doit en valoir la peine.
Lors de la conférence de presse sur les salaires de l’USS, son président Pierre-Yves Maillard a déclaré : « L’USS demande des augmentations de salaire de 2 % à 2,5 % pour 2026. Il s’agit ainsi de garantir le pouvoir d’achat, de rétribuer l’évolution de la productivité et de rattraper le retard accumulé ces dernières années. »
Vania Alleva, Présidente d’Unia, a souligné que « même un apprentissage n’est pas une garantie de bons salaires. Pourtant expérimenté-e-s, beaucoup de professionnel-le-s gagnent moins de 5000 francs. Les salarié-e-s titulaires d’un CFC doivent enfin toucher 5000 francs au minimum. »
Dans son analyse, David Gallusser a rappelé ceci : « Environ 99 % de la population active ne sont pas concernés par les droits de douane américains, ou ne le sont guère. La plupart des entreprises se porte bien. »
Esther Hess, de l’Association suisse des employés de banque (ASEB), a pour sa part exigé une évolution des salaires équitable dans le secteur bancaire : « Des augmentations générales de salaire, en particulier pour les bas et moyens revenus, sont nécessaires et supportables pour les employeurs. Nous exigeons une hausse de 2 % à 3 %. »

