Votation du 11 mars 2012 : initiative « 6 semaines de vacances pour tous » - Nous l’avons bien mérité !

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Écrit par Jean Christophe Schwaab

Le 11 mars 2012, nous voterons entre autres sur l’initiative « 6 semaines de vacances pour tous ». Après des années de maximisation des profits aux dépens des travailleurs et travailleuses, l’heure est enfin venue qu’ils profitent aussi quelque peu des fruits de leur travail. C’est pourquoi il faut dire OUI à six semaines de vacances pour tout le monde.

Les profits ont été à la hausse pour les étages supéripeurs, mais celles et ceux d’en bas n’en ont pas vu grand-chose. Cette image pourrait « résumer » ce qui s’est passé ces dernières années. Uniquement entre 1992 et 2007, la productivité a crû de plus de 20 pour cent, alors que les salaires réels stagnaient pratiquement (croissance de moins de 5 %).

La hausse de la productivité n’a donc pas profité à celles et ceux qui en sPont les auteurs. Les bénéfices des entreprises ont en revanche explosé. Et les managers se sont réservé les meilleurs morceaux sous forme de bonus, les actionnaires encaissant, pour leur part, de juteux dividendes. Avec l’initiative pour plus de vacances, nous pourrons récupérer un petit peu de ce dont les patrons nous ont privés ces dernières années.

Des heures supplémentaires équivalant à 100 000 emplois supplémentaires

Nous travaillons toujours plus. Non seulement on produit plus en Suisse par heure que dans tout le reste de la planète, mais la durée hebdomadaire du travail y est aussi la plus longue de toute l’Europe, soit de 44 heures en moyenne, contre 41 en Autriche, 40 en Allemagne et 37 en France. Pour la seule année 2010, les personnes occupées à temps plein ont effectué tellement d’heures supplémentaires que 100 000 emplois auraient pu être créés.

Et en matière de vacances ainsi que de jours fériés, les salarié(e)s de Suisse se font gruger. Alors que ces jours sont au nombre de 40 par an en Finlande et de 38 en Autriche, ils ne sont que 29 en Suisse.

L’initiative pour plus de vacances permettra aux travailleurs et travailleuses de ce pays de récupérer et de se reposer aussi longtemps que dans le reste de l’Europe.

Le stress rend malade et coûte cher

Pour les salarié(e)s de Suisse, la seule chose à constamment augmenter, c’est le stress et les dommages qu’il cause à la santé. Et c’est cher ! Cher pour les personnes concernées et pour notre économie. Dix milliards de francs, selon l’étude du SECO sur le stress !

Comme pratiquement personne ne peut échapper à la pression croissante qui s’exerce sur le lieu de travail, une meilleure protection légale s’impose, par exemple en augmentant la durée des vacances.

D’abord cinq semaines pour tout le monde, puis six

Si l’initiative est acceptée, la sixième semaine de vacances ne sera pas immédiatement introduite. En effet, ce sont cinq semaines qui le seront. Ensuite, un jour de vacances sera ajouté chaque année. Ainsi, cinq ans plus tard, tous les travailleurs et toutes les travailleuses de Suisse auront droit à six semaines de vacances. 

Les coûts entraînés par la semaine supplémentaire sont d’ores et déjà couverts par la hausse de la productivité et le seront aussi par le recul des frais engendrés par le stress.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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