Semaine de 70 heures, burnout, travail gratuit: non, non et non!

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Session parlementaire de printemps : le Conseil des États doit stopper les attaques contre la loi sur le travail

Le 6 mars, le Conseil des États aura la possibilité de mettre le holà aux attaques ignobles qui visent la loi sur le travail. Les représentant-e-s des cantons devraient écouter les critiques accablantes émises à ce sujet par les milieux qui sont en première ligne sur ces questions : inspectorats cantonaux du travail, médecins du travail, Églises et syndicats, entre autres.

Depuis les dernières élections fédérales, la droite du pays s'attaque frontalement aux travailleurs et travailleuses, à leur santé comme à leur porte-monnaie et à leur vie sociale. Deux initiatives parlementaires (Keller-Sutter et Graber) veulent supprimer des pans importants de la loi sur le travail pour plus de 30 % des salarié-e-s " exerçant une fonction dirigeante " ou considérés comme des " spécialistes " (paragraphes dits " élastique ") : il s'agit des règles en vigueur contre le travail gratuit et pour la protection contre l'épuisement professionnel. La réglementation "anti-burnout" du temps de travail dispparaîtrait pour ces personnes, sans compensation et bien sûr contre leur gré.

La définition de leur temps de travail disparaîtrait ainsi de la loi et cela, contre leur gré bien sûr. Aucune durée hebdomadaire maximale du travail ne s'appliquerait plus : la semaine de 70 heures et plus deviendrait la norme. Enfin, le travail de nuit et du dimanche deviendrait " normal " pour les professions de bureau et bien d'autres encore : de la comptable au laborantin, en passant par la physiothérapeute. L'objectif de ces attaques ? Travailler pour moins cher aux détriment de la santé des salarié-e-s.

Les résultats de la procédure de consultation sur ces questions viennent d'être publiés par la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des États (CER-E) : ils sont accablants ! Le communiqué lénifiant et enjolivant de la Commission n'y change rien : tous les milieux directement concernés comme la Société suisse de médecine du travail, les inspectorats cantonaux du travail, l'Alliance pour le Dimanche avec les Églises nationales ainsi que nombre de gouvernements cantonaux ne veulent pas des réformes demandées par les deux initiatives parlementaires précitées. Ce qui n'empêche par la CER-E de louvoyer. Une partie des modifications a ainsi été mise momentanément entre parenthèses, l'autre allant au Conseil fédéral.

Il serait pourtant grand temps de saisir l'opportunité de stopper une fois pour toutes cet exercice de démantèlement radical de la loi sur le travail ! Au Conseil des États d'en décider.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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