En 1997, l’économie suisse est sortie d’une récession d’une durée inhabituellement longue, de six années consécutives de stagnation. Cette longue crise n’a pas seulement fait grimper le chômage à un taux élevé, elle a aussi pesé de tout son poids sur l’évolution des salaires : entre 1991 et 1998, les salaires réels n’ont augmenté globalement que d’un pour-cent et demi. Comme la TVA a été introduite à la même époque et que les primes des caisses-maladie prenaient l’ascenseur, le revenu disponible des dix pour-cent de ménages actifs les plus pauvres a diminué de 5,2 pour cent entre 1990 et 1998. Conséquence, une forte croissance du nombre de salaires qui ne suffisent pas pour vivre. L a Suisse faisait face à un problème aigu de travailleurs pauvres, les working poor. Dans ce contexte, l’Union syndicale suisse (USS) a lancé en 1998 sa campagne sur les salaires minimaux et demandé qu’aucun salaire ne descende désormais au-dessous de 3000 francs.
Le dossier est en allemand avec un résumé français.