Quand enseignantes et enseignants apprennent à se défendre

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Écrit par Peter Sigerist

Le mouvement de protestation des enseignant(e)s contre des conditions de travail inac-ceptables a désormais aussi atteint la Suisse alémanique. À Zurich, leur initiative « Schule im Sinkflug » (« L’école en chute libre ») est parvenue à déclencher un large mouvement. Et à Berne, des milliers d’enseignant(e)s sont descendus dans la rue à la mi-novembre. Leur slogan : « Wir bilden die Zukunft – aber nicht gratis ! »(« Nous formons/construisons le futur – mais pas gratuitement ! »).

L’association bernoise des enseignant(e)s, le LEBE, et la section bernoise du Syndicat suisse des services publics (ssp) avaient lancé un appel commun : ils et elles sont venus, de tout le canton, devant l’Hôtel de ville de la capitale, sous la pluie. Ils étaient 4000 à 5000, soit près du tiers de tout le corps enseignant. Leur message au gouvernement et au parlement cantonaux était clair : « « Nous formons/construisons le futur – mais pas gratuitement ! ». Concrètement, ils demandent la réintroduction de l’évolution garantie des salaires et l’adaptation de ces derniers à l’ancien système ; une réduction de leur cahiers des charges d’une heure de cours pour tout le monde et d’autres heures encore pour les maîtres et maîtresses de classe et les nouveaux enseignant(e)s ; des classes plus petites et l’enseignement en équipe. Pour 2011, ils demandent aussi la pleine compensation du renchérissement et 1,5 % de hausse individuelle des salaires.

Premier succès à Zurich

La pénurie d’enseignant(e)s, la très bonne étude réalisée par l’association faîtière des enseignants de Suisse alémanique (LCH) et l’initiative « L’école en chute libre », lancée par les enseignant(e)s des bords de la Limmat, ont déclenché à Zurich, et même au-delà, un largement mouvement de solidarité. Les enseignant(e)s justifient ainsi leur action : « Nous disons oui à l’intégration, à l’individualisation, au travail en équipe et à la participation, mais nous disons non à des projets de réformes réalisés dans la précipitation, à des horaires surchargés, à des moyens pédagogiques inadaptés et à des classes trop nombreuses ». Le parlement cantonal a, pour une fois, évalué correctement la situation dans les écoles et clairement augmenté les salaires de départ des enseignant(e)s, n’en déplaise aux élus UDC. Un premier pas qui devra être suivi d’autres, tant à Zurich qu’à Berne et ailleurs.

Plus d'information: www.schule-im-sinkflug.ch. 

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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