Pas question de revenir à une situation indigne et dangereuse

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Écrit par Christina Werder, secrétaire centrale de l’USS/fq

Non à cette attaque vicieuse contre la solution du délai !

À l’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée – Alléger l’assurance-maladie en radiant les coûts de l’interruption de grossesse de l’assurance de base », qui demande un retour irresponsable à des temps heureusement révolus, une seule réponse : NON !

La « solution du délai a été acceptée plus que nettement par 72,2 % de oui, lors de la votation populaire du 2 juin 2002. Le même jour, l’initiative populaire « pour la mère et l’enfant – pour la protection de l’enfant à naître et pour l’aide à sa mère dans la détresse » de l’Aide suisse pour la mère et l’enfant fut encore plus sèchement rejetée (82 %). La solution du délai permet une interruption de grossesse non punissable dans les douze semaines après le début des dernières règles. Parallèlement, la couverture des frais d’avortement par l’assurance obligatoire de soins était inscrite dans la Constitution fédérale.

La lutte politique pour la solution du délai et le droit corollaire des femmes à l’autodétermination a duré 30 ans ! Cette solution est désormais bien ancrée dans la société et elle a fait ses preuves. Il n’y a aucune raison d’y toucher.

Les initiants prétendent poursuivre des buts de politique de la santé. Un avortement n’étant pas une maladie, il ne devrait pas être financé selon eux par l’assurance-maladie. C’est un argument fallacieux destiné à cacher le fait qu’ils diabolisent les interruptions de grossesse. La réglementation qu’ils proposent pour les coûts de ces dernières contraindrait à nouveau les femmes à avorter dans des conditions médicalement douteuses et dans des circonstances humiliantes. Il n’est absolument pas question que nous acceptions pareille régression !

Les coûts des interruptions de grossesse se montent, selon les données des assureurs-maladie, à 8 millions de francs par an, soit 0,03 % des coûts totaux de la santé. Ces coûts sont en baisse, car le nombre d’avortements diminue. Rendre plus difficile la possibilité de se faire avorter dans des conditions médicales correctes, c’est favoriser les pratiques des charlatans et accepter les risques importants qu’elles comportent pour la santé. Les éventuels coûts induits par ces pratiques devraient alors être pris en charge par les caisses-maladie, si bien qu’il ne resterait plus rien des économies visées. Il ne peut donc être encore moins question ici de baisse des coûts ou des primes.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

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Luca Cirigliano
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