Non aux agressions contre le personnel

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Écrit par Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS/fq

Sécurité au travail : face à la criminalité aussi et surtout dans les transports publics.

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) demande, à la faveur d’une vaste campagne de sensibilisation, que les autorités et les employeurs renforcent leurs mesures destinées à protéger le personnel et les voyageurs et voyageuses contre tout acte de violence quel qu’il soit. Il faut accroître la prévention. Mais l’idéologie des économies à tout prix et du démantèlement s’y opposent.

Les organisations du personnel des transports publics annoncent toujours plus de cas d’agressions verbales, voire physiques, à l’encontre des contrôleur(e)s ou du personnel de guichet des CFF, de même que d’actes de vandalisme commis par des jeunes durant le trafic de nuit.

Les femmes sont surtout concernées pas les commentaires sexistes d’autres voyageurs. Il peut s’agit de remarques salaces sur leur physique, comme d’actes à caractère sexuel non souhaités (attouchements soi-disant involontaires). Et il y a malheureusement lieu de mentionner aussi des délits punissables, comme la contrainte sexuelle, etc. Dans ces cas, il est de la plus haute importance de porter logiquement aussi plainte contre ces agressions (verbales) à connotations sexuelles. Cela s’applique également, sous l’angle d’une politique de santé non discriminatoire (« Gender health »), aux commentaires dirigés contre des lesbiennes, des gays, des bisexuel(le)s ou des transgenres (LGBT). Les lesbiennes et les gays sont en effet régulièrement confrontés à ce type d’agression.

Des études l’ont établi : les agressions contre le personnel, surtout celles à connotation sexuelle, ont de nombreuses conséquences négatives : troubles psychiques et physiques, absences, dégradation de l’ambiance au travail ou dans l’entreprise. En outre, elles représentent, pour leurs victimes, une très grave atteinte à leur personnalité, que l’employeur est tenu de combattre avec tous les moyens à sa disposition.

Une enquête pour améliorer la situation

C’est pourquoi le SEV et ses sous-fédérations ont mis au point une « carte d’agression ». Grâce à une vaste enquête réalisée auprès des employé(e)s, on disposera d’une meilleure vue d’ensemble des agressions dont ils sont la cible (http://www.sev-online.ch/fr/aktuell/kontakt.sev/2013/ausgabe_07/aggressionskarte.php). Et demain, il sera ainsi possible d’engager, avec les autorités et les employeurs, des mesures mieux ciblées.

Aujourd’hui déjà, il faut rappeler que toutes les agressions contre des collaborateurs ou des collaboratrices des transports publics sont reconnues officiellement comme des délits et qu’elles doivent être poursuivies avec toute la rigueur de la loi : selon le Code pénal, ces infractions sont poursuivies d’office, lorsqu’elles concernent des employé(e)s des transports publics durant leur service actif. Cela figure à l’article 59 de la loi sur le transport des voyageurs, ainsi qu’à l’article 88 de la loi sur les chemins de fer fédéraux. L’autorité en charge de telles enquêtes doit donc obligatoirement agir lorsqu’elle prend connaissance d’une agression.

La mesure la plus efficace contre les agressions reste la prévention. Celle-ci est la meilleure lorsqu’un personnel formé plus nombreux intervient en groupe dans les trains et les bus. Les exemples négatifs du Réseau des transports publics zurichois montrent ce qui ne doit pas avoir lieu, à savoir qu’à cause du diktat des économies, on réduit le personnel de manière générale et aux guichets, ce qui transforme par conséquent les gares en des « non-lieux ».

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

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