Les mesures d’accompagnement doivent être appliquées comme il se doit

  • Mesures d’accompagnement / libre circulation des personnes
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Écrit par Paul Rechsteiner

La crise économique qui est en train de s’installer avec une grande violence dans notre pays a marqué de son empreinte le résultat sorti des urnes le 8 février, ce qui constitue un contexte fort différent de celui de haute conjoncture dans lequel avaient eu lieu les deux scrutins sur les bilatérales de 2000 et 2006. Net, ce dernier oui aux bilatérales montre que les citoyennes et citoyens, soucieux de garantir la sécurité de l’emploi, n’ont pas voulu mettre en danger les relations économiques stables que la Suisse entretient avec l’Union européenne (UE), de loin notre principal partenaire commercial. Tel était aussi l’avis des syndicats.

Une nouvelle fois, ce oui clair a essentiellement dépendu de l’existence de mesures d’accompagnement destinées à protéger les salaires. Un marché du travail qui s’ouvre est synonyme de risques, des risques auxquels on peut toutefois parer. C’est pourquoi il a été si important que les syndicats soient parvenus, avec la mise en place des mesures d’accompagnement, à imposer le principe selon lequel, en Suisse, on doit verser des sa­laires suisses. Sous la pression des syndicats, ces mesures ont d’ailleurs été renforcées dans la perspective de la dernière votation ; cela, principalement à travers l’augmentation du nombre des contrôles et, comme promis, la mise en œuvre dans des secteurs précaires (branche du travail temporaire et économie domestique) de prescriptions sur les salaires minimaux. L’application conséquente de ces mesures sera surtout déterminante durant la période économiquement difficile qui nous attend. Sinon les accords bilatéraux conclus avec l’UE ne pourront pas continuer à fonctionner avec succès. Aux autorités, tant fédé­rales que cantonales, de remplir leurs obligations à ce chapitre.

Il est tout aussi important que l’on mette désormais sur rail une politique de lutte contre les effets de la crise, qui mérite ce nom. S’il est vrai que celle-ci aurait été nettement plus grave en cas de rejet des bilatérales, le oui à ces dernières ne doit pas servir de prétexte pour ne pas prendre toutes les mesures nécessaires et possibles afin de lutter contre le chômage. L’Union syndicale suisse (USS) a récemment présenté un train de mesures re­présentant environ 1 pour cent du produit intérieur brut, celles annoncées et préparées à ce jour par la Confédération étant largement insuffisantes. Ce train de mesures est « la » solution qui s’impose aujourd’hui. Et le oui du 8 février constitue une bonne base pour l’appliquer. 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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