L’année dernière, les salaires ont à nouveau diminué de 0,4 %, une fois le renchérissement déduit. Alors même que l’économie se porte bien et que beaucoup d’entreprises ont affiché des bénéfices record. Et cette contraction salariale dure depuis trois ans. Une telle situation ne s’était jamais vue depuis le début des statistiques sur les salaires, après la Deuxième Guerre mondiale. Les salaires sont entre-temps plus bas qu’en 2015. La situation est particulièrement préoccupante dans la branche postale (-3,7 %), où il appartient de fait à la Confédération de réguler les rémunérations.
Les employeurs ont privé leur personnel d’augmentations méritées. Dans le passé, les salaires réels progressaient plus au moins au même rythme que la productivité. L’indice des salaires affiche ainsi, entre 2005 et 2015, une hausse proche de 0,9 % par an. Après 2015, les travailleuses et travailleurs ont continué à contribuer largement à la croissance économique. Les salaires devraient dès lors se situer aujourd’hui, en valeur réelle, près de 7 % au-dessus de leur niveau actuel. D’où un énorme besoin de rattrapage salarial.