Le travail à gogo rend malade

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Écrit par Luca Cirigliano

L’enregistrement de la durée de travail doit être maintenu !

Les Suisses et les Suissesses travaillent toujours plus. Ils travaillent toujours plus aussi pendant leur temps libre, ainsi que les dimanches et pendant les vacances. Le stress sur le lieu de travail augmente. On dort moins bien. Les familles et la vie sociale en souffrent. Les conséquences s’appellent épuisement professionnel, dépressions et, dans le pire des cas, même infarctus du myocarde ou suicide.

Que les facteurs de stress au travail s’accroissent, la toute dernière Enquête suisse sur la santé menée par la Confédération le montre bien : les personnes interrogées désignent les trop longues durées de travail et l’absence de pauses comme représentant de très grands risques. Si l’on travaille toujours plus (souvent plus que ce que la loi autorise !) et que le repos dominical et nocturne n’est plus respecté, cela s’explique la plupart du temps par le fait que le temps de travail n’est plus enregistré. Comme les employeurs exercent ici une pression plus ou moins prononcée, les salarié(e)s renoncent souvent à noter la durée de leur travail et, surtout, leurs heures supplémentaires. Parfois, cela se fait à l’initiative de l’employé(e). En effet, par peur d’être licencié, on s’imagine augmenter sa productivité en timbrant même si l’on continue de travailler. C’est une dangereuse forme d’auto-exploitation ! Les raisons de l’augmentation de la pression au travail sont très souvent des mesures d’austérité cachées, par exemple parce que l’entreprise réduit l’effectif de son personnel en maintenant la charge de travail. Ces mesures sont fréquemment justifiées par une « concurrence renforcée par la mondialisation ».

Or, la loi sur le travail a fixé des limites claires en matière de durée du travail. Elle fait à juste titre la différence entre heures supplémentaires, travail supplémentaire, travail de nuit et travail du dimanche. Et elle prescrit des pauses de récupération obligatoires. De fait, les médecins du travail savent que les capacités de l’être humain ont des limites qui doivent être respectées. Sinon, nous devons supporter d’énormes coûts de santé et de grandes souffrances humaines.

Le respect de la législation sur la protection de la santé psychique est contrôlé à travers l’enregistrement de la durée du travail. Un respect de la loi que cette dernière demande à tous les employeurs de documenter lorsqu’il y a inspection. Sinon, il y a risque d’amende ou de dénonciation. L’enregistrement de la durée du travail est un instrument simple, mais efficace pour garantir la protection de la santé psychique au travail. Or, que demandent les politicien(ne)s de la droite et les représentant(e)s des milieux économiques ? Précisément sa suppression ! Leur but est évident : les salarié(e)s doivent travailler plus et plus gratuitement, « grâce » à l’absence de saisie des heures supplémentaires. Les conséquences, comme des coûts de santé supplémentaires, seront par contre supportés par la société. C’est avec cela que les syndicats ne sont pas d’accord !

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

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Luca Cirigliano
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