vente coop chariots de courses bras d'une cliente

Photo: © coop

 

Le dimanche de congé à nouveau pris pour cible

  • Droit du travail
Communiqués de presse

Initiative cantonale sur le travail dominical

La CER-E a accepté aujourd’hui l’initiative 23.325 déposée par le canton de Zurich. Il y est prévu d’augmenter massivement le nombre d’heures d’ouverture non soumises à autorisation, et par là de normaliser le travail dominical dans le commerce de détail. L’USS condamne fermement l’adoption de cette intervention : elle met en péril la santé des travailleuses et travailleurs, contourne les décisions démocratiques et s’inscrit dans une tactique du salami absolument inacceptable, qui vise à assouplir systématiquement l’interdiction du travail du dimanche.

La santé doit primer sur la quête du profit à court terme

L’initiative déposée par le canton de Zurich préconise d’étendre les ouvertures dominicales autorisées, pour passer de quatre dimanches à douze par an. Ce qui reviendrait à multiplier par trois le travail dominical dans le commerce de détail, avec les graves conséquences qui s’ensuivent pour la main-d’œuvre de la branche. Elle n’a déjà pas la vie facile aujourd’hui, entre les bas salaires, les horaires irréguliers, les sous-effectifs chroniques et les fortes pressions au rendement. Une extension du travail dominical ne ferait qu’ajouter aux pressions subies et mettre davantage en péril la santé physique et psychique des travailleuses et travailleurs.

Ce n’est qu’un prétexte cousu de fil blanc de dire, comme le font l’initiative et la majorité de la commission, qu’une augmentation des ouvertures dominicales contribuerait à « venir à bout de la crise » du commerce de détail. Il n’existe aucune preuve que des horaires d’ouverture plus étendus renforcent l’économie – bien au contraire, ils aboutiraient à un simple déplacement de la consommation au seul profit des grandes surfaces.

Le dimanche chômé est essentiel pour la détente psychique et physique, pour la vie familiale et les contacts sociaux. Ce n’est donc pas un hasard si la loi sur le travail protège jalousement cet acquis social. Selon la loi, le travail du dimanche ne peut être autorisé qu’à titre exceptionnel et à des conditions strictes. Or les milieux bourgeois visent aujourd’hui à assouplir ce régime. Leur but est clair et consiste à prolonger les heures d’ouverture ainsi qu’à obliger le personnel à rester disponible plus longtemps, au détriment de sa santé et de sa vie sociale.

Recours à la tactique du salami en vue de la normalisation du travail dominical

L’USS dénonce la dangereuse tactique du salami à l’œuvre : avec des interventions comme l’initiative déposée par le canton de Zurich ou l’initiative parlementaire 16.484 « Assouplir les conditions encadrant le télétravail » du conseiller aux États Burkart, le camp bourgeois cherche insidieusement à vider de sa substance l’interdiction du travail dominical – dans le commerce de détail et dans d’autres branches encore. Sous le couvert fallacieux d’« assouplissements » ou de « gestion des crises », toujours plus professions seraient à l’avenir contraintes de travailler le dimanche – dans le commerce de détail ou en télétravail.

Non-respect des décisions démocratiques

Les auteurs de telles initiatives méconnaissent la réalité du terrain : bien des cantons ne font même pas usage des quatre ouvertures dominicales autorisées par la loi. Il n’y a donc pas de réel besoin – mais une course à la libéralisation pour des motifs purement idéologiques. Lors des scrutins cantonaux, la population s'est régulièrement opposée à l’extension des ouvertures dominicales. Même au Parlement fédéral, une intervention similaire glissée en 2021 dans la loi COVID-19 avait été balayée. Il s’ensuit qu’en plus d’être antisocial, le nouveau projet ne tient pas compte de la volonté populaire.

L’USS appelle aujourd’hui le Parlement à refuser en plénum l’initiative cantonale 23.325. Il ne faut pas sacrifier plus longtemps les préoccupations des travailleuses et travailleurs sur l’autel des intérêts économiques. Le dimanche doit rester un jour de congé, dans l’intérêt de la santé publique, des besoins de repos et d’une coexistence solidaire. L’USS et ses fédérations se battront de toutes leurs forces pour que le dimanche demeure un jour chômé.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Co-direction du secrétariat

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
Top