Un travailleur en attitude de protestation

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La résiliation des accords bilatéraux plongerait la Suisse dans le chaos : salaires et emplois en danger

  • Mesures d’accompagnement / libre circulation des personnes
Communiqués de presse

Le Conseil national rejette nettement l’initiative extrême de l’UDC

L’Union syndicale suisse (USS) salue le net rejet par le Conseil national de l’initiative extrême de l’UDC. Ce texte reviendrait ni plus ni moins à dénoncer les accords bilatéraux avec l’Union européenne. Il provoquerait un bouleversement du cadre actuel, avec des conséquences néfastes pour l’ensemble de la population. Un oui à cette initiative plongerait le pays dans le chaos et mettrait en péril les salaires, les emplois, les soins et la prévoyance vieillesse.

Avec cette initiative, l’UDC pousse sa stratégie à l'extrême. Son objectif : imposer un changement de système radical, aux conséquences néfastes pour l’ensemble du pays. L’introduction d’un plafonnement de la population dans la Constitution mènerait inévitablement à la fin des accords bilatéraux avec l’UE. Pour les travailleuses et les travailleurs, l’impact serait particulièrement dévastateur. Les accords s’accompagnent en effet de mesures de protection des salaires et de prévention des abus. Leur disparition ouvrirait la voie à une sous-enchère salariale massive. Les employeurs pourraient imposer plus facilement des salaires plus bas, profitant de contrôles affaiblis. Les secteurs déjà sous forte pression seraient les plus durement touchés. Au lieu de garantir des droits, la Suisse risquerait de réintroduire des systèmes de contingents, voire l’ancien statut de saisonnier – un modèle précaire dans lequel travailleuses et travailleurs, privés de moyens de défense, seraient contraint-e-s d’accepter des conditions dégradées et des salaires bas.

Le système de santé serait une victime collatérale. Aujourd’hui déjà, la Suisse manque de dizaines de milliers de professionnel-le-s dans les soins, dont une grande partie provient de l’UE. Sans libre circulation des personnes, la pénurie de personnel soignant s’aggraverait de manière dramatique. Les patientes et patients devraient attendre plus longtemps et la qualité des soins en pâtirait. Des hôpitaux menaceraient de fermer.

La prévoyance vieillesse serait elle aussi fragilisée. Les travailleuses et travailleurs en provenance de l’UE renforcent l’AVS : ils paient des cotisations pendant des années mais ne perçoivent pas les rentes dans la même mesure. La disparition de ces contributions déséquilibrerait l’AVS. Avec comme corollaire logique une pression politique en faveur d’une baisse des rentes ou d’un nouveau relèvement de l’âge de la retraite.

Cette initiative constitue un projet extrême, dans une période déjà secouée par de nombreuses incertitudes. Dans la nouvelle ère Trump, marquée par des tensions internationales et une instabilité géopolitique croissante, la Suisse a besoin de relations fiables avec ses voisins. Plutôt que d’apporter stabilité et sécurité, l’initiative de l’UDC serait synonyme d’isolement, d’incertitude et d’affaiblissement économique.

L’USS s’engagera donc avec force et détermination dans la campagne afin de faire échouer cette initiative radicale dans les urnes.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Co-direction du secrétariat et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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