Harcèlement parlementaire : un référendum y mettra bon ordre

  • Protection de la santé et sécurité au travail
Communiqués de presse
Écrit par Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS/fq

NON au travail 24 heures sur 24 dans la vente !

Si la lumière de la raison ne devait pas subitement éclairer les parlementaires de droite – mais il n’y a guère lieu de s’y attendre –, ceux-ci adopteront le 14 décembre en votation finale la libéralisation des heures d’ouverture des échoppes des stations-service. Et le peuple aura ensuite le dernier mot… et le travail 24 heures sur 24 devrait en rester au stade de vœu pieux. 

L’automne dernier, le Conseil des États avait déjà décidé que le travail de nuit et du dimanche dans les échoppes de stations-service situées sur les aires d’autoroutes et le long des « grands axes routiers » serait à l’avenir possible. Au Conseil national, une minorité gauche-verte, emmenée par Louis Schelbert, a essayé, mais en vain, de limiter ces autorisations aux seules autoroutes. Par 112 voix contre 62, le Conseil national a clairement choisi la variante « large ». Cet objet n’a de ce fait plus qu’à passer le dernier obstacle de la votation finale au Parlement. En réalité cependant, la votation « vraiment finale », relèvera du peuple. Les syndicats, soutenus par d’autres milieux, ont en effet décidé de saisir le référendum. Au vu de ce qui s’est passé dans les urnes ces dernières années en matière de prolongation des heures d’ouverture et, donc, de travail dans les commerces, la destination de cet objet semble d’ores et déjà décidée : les poubelles de l’histoire.

Pour les dérégulateurs, pouvoir faire des achats 24 heures sur 24 dans les échoppes des stations-service, ne changerait pas grand-chose à la réalité actuelle. C’est pourquoi ils qualifient le référendum des syndicats de « fondamentaliste ». Mais, il est évident que travailler 24 heures sur 24 dans les échoppes des stations-service, c’est un grand changement pour les personnes concernées. C’est aussi la porte grande ouverte à la généralisation du travail 24 heures sur 24 partout dans la vente, mais pas seulement. Quant aux « petits changements », n’oublions pas qu’ils peuvent devenir très grands lorsqu’ils s’ajoutent les uns aux autres. De fait, la motion Lüscher, à l’origine de la décision sur le travail de nuit et du dimanche dans les stations-service, n’est pas toute seule. Dans les tuyaux du Parlement, se trouvent déjà toute une série de propositions de « petits changements » en matière d’heures d’ouverture des commerces, dont le but ultime est une société qui achète et, finalement, travaille nuit et jour, douze mois sur douze.

« Il ne s’agit cependant pas là de propositions isolées (mais) d’une "stratégie du salami", dont le but est de vider petit à petit de sa substance l’interdiction de travailler la nuit ou le dimanche. Ses adeptes commencent par s’attaquer aux horaires des magasins, mais visent à terme toutes les entreprises. En effet, une attaque frontale contre deux principes de la loi sur le travail (LTr) qui protègent la santé, la vie sociale et familiale du personnel ainsi que la tranquillité publique n’aurait probablement aucune chance de s’imposer. » Ainsi que le montrent ces propos tirés de l’avant-propos de « Consommer 24 heures sur 24, c’est travailler 24 heures sur 24 », un intitulé qui parle de lui-même, le Dossier N° 82 de l’USS de Jean Christophe Schwaab, ancien secrétaire de l’USS et actuellement conseiller national, le but de la droite est on ne peut plus clair : autoriser un jour partout le travail 24 heures sur 24 ; cela, en passant par quelques détours pour mieux tromper les gens. Ajoutons encore ceci : qui aurait pensé, après le tout récent naufrage de l’initiative zurichoise extrémiste « Le client est roi » et du projet lucernois de prolongation, même modeste, des heures d’ouverture des commerces, la droite de ce pays n’aurait pas enfin compris ce dont le peuple ne veut pas ?

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

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