Grande manifestation de solidarité avec les grévistes de « La Providence »

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Écrit par Thomas Zimmermann, responsable de la communication/fq

L’attitude incompréhensible du gouvernement neuchâtelois

Samedi 26 janvier, près de 1 000 personnes ont manifesté leur solidarité avec les grévistes de l’hôpital de « La Providence ». Ils ont demandé que les conditions de travail dans cet établissement ne soient pas dégradées et que le gouvernement prenne une décision dans ce sens.

Malgré une bise glaciale, des délégations d’employé(e)s du secteur de la santé, de syndicats et de la gauche sont venues massivement de toute la Suisse à Neuchâtel ce samedi 26 janvier. Ce large soutien apporté à un combat qui dure depuis le mois de novembre n’est pas un hasard. Les méthodes du groupe hospitalier Genolier, qui consistent à sortir de la convention collective de travail (CCT), à dégrader ensuite les conditions de travail malgré les subventions encaissées menacent en effet d’être appliquées ailleurs aussi.

Petit rappel : le groupe hospitalier privé Genolier Swiss Medical Network GSMN veut acheter l’hôpital neuchâtelois « La Providence ». Sur son ordre, l’hôpital a dénoncé la CCT et veut baisser les salaires ainsi que couper dans les conditions de travail. Celles et ceux qui ne sont pas d’accord sont menacés de licenciement. Parallèlement, l’hôpital demande encore plus de subventions au canton. Et le gouvernement de ce dernier laisse faire, veut maintenir l’hôpital sur la liste cantonale et envisage même de lui verser des subventions supplémentaires, alors qu’il ne respecte plus la CCT.

À coups de ciseaux dans les conditions de travail

Concrètement, les grands chefs de Genolier veulent augmenter la durée hebdomadaire de travail de 40 à 42 heures, diminuer radicalement les suppléments pour travail de nuit et du dimanche, supprimer l’actuel grille salariale qui prévoit des hausses de salaire liées aux années de service, supprimer le plan social, externaliser le service de nettoyage, la lingerie et la restauration, etc. etc. etc. Bref, les conditions de travail seraient massivement détériorées. Qui plus est, la direction de l’hôpital entend à l’avenir les définir elle-même unilatéralement, sans négocier avec le personnel et sa représentation syndicale.

Le seul but de la direction de Genolier est de mettre le grappin sur les éléments rentables du paysage hospitalier suisse, de presser le personnel comme un citron et – comme tout profiteur – d’empocher un maximum d’argent.

Les grévistes et leurs syndicat, le ssp (Syndicat suisse des services publics) et Syna, n’ont laissé planer aucun doute lors de cette manifestation du 26 janvier : selon eux, cela ne se passera pas comme ça ! Une nouvelle fois, ils ont montré de manière impressionnante leur détermination à poursuivre le combat pour que la « CCT 21 » continue à être appliquée. Un soutien venant de toute la Suisse leur a été apporté lors de cette manifestation. Des délégations du ssp et de Syna provenant de toutes les parties du pays leur ont fait part de leur solidarité et ont souligné qu’il n’y avait aucune place pour les intérêts privés dans le secteur de la santé, un service public par excellence.

Le double langage cynique du gouvernement neuchâtelois

La balle est maintenant dans le camp du gouvernement neuchâtelois, qui doit mettre en œuvre la décision du parlement cantonal selon laquelle les nouveaux propriétaires d’établissements hospitaliers doivent appliquer la « CCT 21 ». Ce qui est purement et simplement logique. En effet, fin 2011, le Conseil d’État a décidé de ne soutenir que les établissements hospitaliers qui appliquent cette CCT. Depuis lors, malgré la grève de « La Providence », il a décidé que Genolier devait appliquer cette dernière jusqu’à fin 2013, mais qu’il pourrait ensuite ne plus le faire pendant trois ans, jusqu’à fin 2016.

Pareil double langage à l’encontre de ses propres concitoyen(ne)s est socialement irresponsable et cynique. Le gouvernement, qui s’oppose aussi à l’attitude du législatif, doit changer la sienne. 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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