Un homme qui est surmené

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Attaque frontale contre la santé des salarié-e-s

  • Protection de la santé et sécurité au travail
Communiqués de presse

La loi sur le travail est sérieusement menacée d'érosion

Pour des pans entiers de l’économie, la protection qu’offre la loi sur le travail ne devrait plus s’appliquer : la Commission de l’économie du Conseil des États (CER-E) a lancé cette attaque incroyable contre la santé des travailleuses et travailleurs. Lors de l’examen de l’initiative parlementaire Graber, déjà dangereuse, elle a accepté, dans un revirement-surprise, la proposition du conseiller aux États Ruedi Noser qui va encore bien plus loin dans les dégradations de la protection de la santé.

Alors que, sur mandat du conseiller fédéral Guy Parmelin, les partenaires sociaux discutent déjà d’éventuelles adaptations des horaires de travail pour certains employé-e-s, la CER-E s’attaque ainsi non seulement à la santé de milliers de travailleuses et travailleurs, mais aussi au partenariat social et au Conseil fédéral.

Si la version de la CER-E était adoptée, cela constituerait un précédent pour l’affaiblissement de la loi sur le travail. En effet, la proposition du conseiller aux États Noser ne vise rien d’autre que de réduire le plus possible le champ de protection de la loi sur le travail, notamment en ce qui concerne les dispositions relatives à la durée du travail et du repos, et donc tout particulièrement l’interdiction du travail de nuit et du dimanche. La protection disparaîtrait pour les employé-e-s exerçant une « fonction dirigeante » et les « spécialistes » avec un diplôme d’études supérieures – une formulation pour le moins élastique. Le même sort serait réservé aux employé-e-s gagnant plus de 120 000 francs par année et travaillant dans les secteurs des services, du « conseil », de l’informatique, des audits et de la fiducie. Seule condition : déclarer être « autonome dans les horaires de travail » ainsi que le simple accord écrit de l’employé-e.

Les définitions de branches sont volontairement floues, en particulier celle de la « branche du conseil », et élargissent ainsi le champ d’application de la nouvelle disposition de manière insoupçonnée. Avec les conséquences désastreuses que cela implique pour la santé psychique : burn-out, auto-exploitation et perte importante des contacts sociaux.

Cette attaque est très grave, car elle vise à extraire du champ de protection de la loi sur le travail des catégories entières de travailleuses et travailleurs. Et ce n’est apparemment qu’un début : après les conseillers et conseillères, les informaticien-ne-s et autres « spécialistes », l’offensive contre tous les autres salarié-e-s est sans doute imminente, jusqu’à ce que le plus grand nombre possible puissent aussi être employés le dimanche et la nuit, selon le bon vouloir de leur entreprise.

Et cela a bel et bien lieu en Suisse, où l’on travaille déjà beaucoup et longtemps. L’USS ne tolérera pas cette attaque contre la santé et la qualité de vie des salarié-e-s et la combattra avec tous les moyens nécessaires au sein d’une large coalition.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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