L’étude publiée aujourd’hui par l’USS prouve qu’en Suisse, malgré les prescriptions légales, l’enregistrement de la durée du travail est des plus lacunaires. Les cantons n’assument en particulier guère leur obligation de contrôle en la matière. Selon un sondage de l’USS réalisé auprès des inspectorats cantonaux du travail, il apparaît que ces derniers sont souvent très mal dotés en personnel pour réaliser dans une mesure suffisante les contrôles prescrits par la loi sur le travail. Plus inquiétant encore : quelques inspectorats du travail ont reconnu que les autorités dont elles dépendent ne souhaitaient pas de tels contrôles.
Les conséquences de ce laisser faire sont, d’une part, des durées de travail trop longues, et parfois même pas rémunérées correctement, et, de l’autre, davantage de stress et d’épuisements professionnels. L’absence de contrôles est particulièrement marquée dans les services et les domaines où les employeurs profitent du potentiel d’auto-exploitation offert par les « horaires de travail fondés sur la confiance » ou le télétravail.
L’Union syndicale suisse (USS) exige la maintien des prescriptions en vigueur en matière d’enregistrement de la durée du travail et d’obligation de documentation faite aux employeurs, plus de ressources pour les inspectorats cantonaux du travail, une nouvelle clé de financement de leurs activités et la participation du SECO, ainsi qu’un recensement statistique différencié des résultats des contrôles. Si ces revendications ne sont pas réalisées, le stress et les atteintes à la santé, la souffrance des individus et les coûts pour la société continueront à augmenter. Grâce aux nouvelles technologies – comme les applications pour smartphone –, l’enregistrement de la durée du travail est facile dans des domaines comme le télétravail.
Luca Cirigliano : Arbeitszeit kontrollieren statt Burnouts kurieren. Mangelhafter Vollzug der Arbeitszeiterfassung in den Kantonen (introduction, conclusions et perspectives en français). Dossier de l’USS N° 100.
Renseignements
- Luca Cirigliano (076 335 61 97), secrétaire central de l’USS