Empêchons un diktat de classe !

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Écrit par Ewald Ackermann

NON à la journée de travail de 24 heures

Qui l’aurait pensé ? La votation sur la journée de travail de 24 heures dans les magasins de stations-service est désormais une question de classe. Un vrai diktat de classe : ceux « d’en haut » veulent dicter leur volonté en matière de travail de nuit et du dimanche à ceux « d’en bas ».

Qui regarde quel sera, selon leur revenu, le probable comportement des citoyen(ne)s lors de la votation sur les magasins des stations-services (dernier sondage gfs), s’en frotte d’abord les yeux d’étonnement. Mais un deuxième coup d’œil plus attentif le confirme dans ce qu’il a vu : le non à cet objet domine chez les bas et moyens revenus, et le oui chez les hauts revenus. 57 % des revenus supérieurs à 9 000 francs veulent voter oui, alors qu’ils ne sont que 33 % pour les très bas revenus (jusqu’à 3 000 francs). Ou, inversement, seuls 38 o% des plus riches (plus de 11 000 francs) penchent pour le non et 41 % seulement des personnes dont le revenu se situe entre 9 000 et 11 000 francs. Pour les bas et moyens revenus par contre, les quatre proportions de non oscillent entre 48 et 53 %.

Que cela signifie-t-il ? Que les classes supérieures imposent leurs vues aux classes inférieures. Ceux qui consomment beaucoup veulent aussi pouvoir consommer la nuit et le dimanche. Et ceux qui consomment peu devraient donc travailler la nuit et le dimanche.

On a connu des votations où les couches aisées aussi se sont dites solidaires avec le personnel de vente, ont reconnu que les salaires et conditions de travail de cette branche n’étaient pas bonnes et se sont opposées à l’extension des heures d’ouverture des commerces. Et pourquoi cela ne devrait-il plus être le cas aujourd’hui ? Au contraire même, il s’agit apparemment de marcher encore plus sur les pieds des autres pour pouvoir s’acheter une saucisse à rôtir à 4 heures du matin, sans aucune pensée pour ce que l’on détruit ? En effet, on ne sentirait vraiment ce que cela représente que si l’on devait travailler soi-même la nuit. Mais voilà, on n’y est pas obligé…

Il ne faut vraisemblablement pas s’attendre à ce que la majorité des riches reprennent leurs sens et changent de comportement.

Ne nous reste alors plus qu’une solution : les riches ne sont pas la majorité, car la majorité, c’est nous. Nous pouvons donc empêcher ce diktat de classe, si nous allons voter NON en nombre suffisant. 

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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