Des hausses sensibles des salaires et davantage de CCT sont nécessaires

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Communiqués de presse

Négociations salariales 2017/2018: la reprise est là

Ces derniers mois, la situation économique s’est sensiblement améliorée. La reprise est là. En même temps, le renchérissement s’est renforcé. Les négociations salariales déjà terminées tiennent encore trop peu compte du nouveau contexte. Maintenant, des hausses sensibles de 1,5 à 2 % des salaires sont nécessaires.

Les perspectives de l’économie suisse se sont rapidement et nettement éclaircies ces derniers temps ; cela, parce que la conjoncture s’est améliorée dans les pays où la Suisse exporte et aussi parce que la surévaluation du franc s’est réduite dans une mesure étonnamment grande. Parallèlement à ces indicateurs d’une claire reprise, le renchérissement augmente pour la première fois depuis cinq ans. En octobre dernier, il était de 0,7 %. Et s’y ajoute la forte hausse des primes-maladie. Le renchérissement se maintiendra l’an prochain à cause de la hausse du prix du pétrole et de celle, due à la dépréciation du franc, des prix des produits importés.

Un regard sur les accords salariaux conclus à ce jour montre que les employeurs tiennent trop peu compte de cette nouvelle situation. L’analyse de ces accords fait également apparaître qu’à l’exception du secteur principal de la construction, des hausses de salaire consistantes ont souvent été obtenues dans les branches dotées d’une convention collective de travail (CCT), comme avec Givaudan (+1,5 % plus Fr. 20.- pour les primes-maladie) et Feldschlösschen (+2,5 % pour les salaires minimums). On observe les signes d’une évolution problématique surtout dans les branches sans CCT. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, les salaires nominaux n’y ont augmenté en tout que de 0,2 % pendant le premier semestre. C’est moins qu’avec les accords salariaux pour 2017, qui prévoyaient une hausse d’environ 0,5 %. On peut donc supposer qu’à cause du renchérissement nul ou négatif, les mécanismes d’adaptation des salaires (p. ex. la compensation du renchérissement) ont été supprimés. Une réalité à corriger rapidement, sinon le salaire réel des personnes concernées baissera.

Les employeurs doivent revoir leur copie. L’Union syndicale suisse (USS) demande toujours des hausses de salaire de l’ordre de 1,5 à 2 %. Elle demande aussi davantage de CCT contenant des dispositions sur les salaires comme, par exemple, pour le commerce de détail, le journalisme ou l’accueil des enfants. Ces CCT entraînent une répartition des salaires plus équilibrée entre les salaires bas et les salaires élevés ainsi qu’entre les sexes. Elles empêchent les abus et la sous-enchère salariale.

Renseignements :
  • Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74
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