85 % d'oppositions au travail de nuit et du dimanche

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Écrit par Unia

La longueur des journées de travail est le principal problème

Le problème majeur aux yeux des employé-e-s du commerce de détail suisse réside dans leurs (trop) longues journées de travail. C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé à la demande du syndicat Unia par l'institut d'études de marché GfK. Or ces horaires de travail résultent de l'extension des heures d'ouverture des commerces, dont une écrasante majorité des personnes interrogées ne veut pas. Les vendeurs/euses voient par conséquent d'un mauvais œil les tentatives faites au niveau fédéral de démanteler l'interdiction faite dans la loi de travailler la nuit et le dimanche inscrite.

A la demande d'Unia, le réputé institut d'études de marché réputé GfK, a mené l'enquête sur les horaires et conditions de travail dans le commerce de détail helvétique. Les résultats sont révélateurs des conditions de travail difficiles propres à cette branche. Près de 80% des personnes interrogées doivent aussi travailler le samedi, et même 11 % le dimanche. Les journées de travail avoisinent en moyenne dix heures les jours ouvrables, huit heures le samedi et sept le dimanche. Quelque 38 % des participant-e-s au sondage ont signalé que leurs heures d'ouverture avaient été prolongées. Or cette évolution n'a guère abouti à la création de nouveaux emplois, mais plutôt à l'allongement des journées de travail des employé-e-s.Les trop longues journées de travail sont également dénoncées par les personnes interrogées comme le problème n° 1 au niveau des conditions de travail (36 %). Les salaires trop bas suivent en deuxième position (25 %), ce qui peut surprendre dans une branche à bas salaires comme le commerce de détail. La pression au rendement est la troisième critique la plus fréquente (15 %).   

85 % d'oppositions au travail de nuit et du dimanche

Le sondage a en outre montré qu'une écrasante majorité des personnes interrogées refusent catégoriquement l'extension des heures d'ouverture des commerces: 85 % d'entre elles ne sont pas d'accord de travailler plus longtemps le soir, la nuit ou le dimanche. D'où un clair désaveu des diverses interventions parlementaires déposées au niveau fédéral afin de démanteler par étapes, dans le commerce de détail, l'interdiction du travail de nuit et du dimanche inscrite dans la législation sur le travail. Le peuple suisse aura une première occasion d'empêcher une telle évolution qui serait désastreuse pour le commerce de détail le 22 septembre, lors du scrutin sur la modification de la loi sur le travail concernant les shops des stations-service. «Les résultats du sondage soulignent l'importance de limiter les heures d'ouverture des commerces, par souci de la qualité des conditions de travail de la main-d'œuvre du commerce de détail», explique Arnaud Bouverat, membre de la direction du Secteur tertiaire d'Unia. «C'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle Unia a lancé le référendum contre la péjoration de la loi sur le travail et s'est engagé pour le non à la votation du 22 septembre.»  

Besoin urgent de CCT

Selon Vania Alleva, coprésidente d'Unia, les résultats du sondage confirment les réclamations que le syndicat entend au quotidien parmi le personnel de vente. «Ils montrent que beaucoup d'employeurs privilégient le profit et l'augmentation de leurs parts de marché, plutôt que le respect du travail accompli par leurs collaborateurs/trices, de leur santé et de leur vie sociale.» D'où l'urgence d'introduire des conventions collectives de travail, pour corriger cette dérive et pour améliorer les conditions de travail et l'image des professions de la vente. Les salaires, la durée du travail et les conditions de travail y seraient définies de manière contraignante: «Les CCT restent rares dans le commerce de détail, et une convention de branche n'est pas à l'ordre du jour», regrette la coprésidente d'Unia. «Alors même qu'une CCT devrait aller de soi, dans une branche occupant 300 000 personnes et dans un pays se vantant de la qualité de son partenariat social et de sa longue tradition dans ce domaine.» 

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