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Postfinance : le Conseil fédéral fait fausse route

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Communiqués de presse

Une privatisation complète irréfléchie et erronée

Le Conseil fédéral a présenté aujourd’hui son message sur la révision partielle de la loi sur la révision de la Poste (LOP). Il opte ainsi pour la privatisation complète de Postfinance, en déconnection totale avec les questions qui se posent sur l’avenir de l’approvisionnement postal de base. Les syndicats combattront ce projet.

Lors de la dernière consultation sur la révision de la loi sur l’organisation de la Poste (LOP), la privatisation partielle de Postfinance envisagée par le Conseil fédéral a été rejetée à une large majorité. Mais au lieu d’abandonner ce projet, le Conseil fédéral est allé encore plus loin et a pris en janvier une décision de fond en faveur de la privatisation complète de la banque postale. À peu près au même moment, le gouvernement a mis en place un groupe d’expert-e-s chargé d’élaborer un rapport sur le développement de l’approvisionnement de base. Il était donc prévu de s’atteler aux « modifications correspondantes de la législation postale » sur la base de ce rapport. On pouvait donc légitimement s’attendre à ce que le Conseil fédéral adopte un éventuel message sur la privatisation de Postfinance après avoir pris connaissance des conclusions du groupe d’expert-e-s. Il est donc totalement incompréhensible et irresponsable que le Conseil fédéral, une fois de plus, fonce tête baissée et brûle ainsi les étapes.

Cette décision du Conseil fédéral ne constitue pas seulement une atteinte au mandat de prestations de base dans le domaine du trafic des paiements. Il s’agit avant tout d’une attaque en règle contre le service public en général. En effet, la Poste ne fonctionne aujourd’hui qu'à travers son modèle d’affaires autonome, qui repose surtout sur les effets de synergie du réseau postal. Une défection de Postfinance conduirait donc à une scission de l’ensemble du groupe postal suisse et est donc totalement inacceptable.

Postfinance doit se conformer aux exigences de la FINMA pour les grandes banques, mais dans le domaine des prêts, elle n’a pas le champ d’action d’une grande banque. Cette situation, défendue par le lobby financier depuis des années, est totalement absurde. Puisque Postfinance appartient à la Confédération, celle-ci devrait tout simplement lui délivrer une garantie de capital (à l’instar de ce que les cantons font pour leurs banques cantonales) et enfin l’autoriser à accorder des prêts. Le Conseil fédéral propose aussi ces deux points dans son message (le premier, toutefois, uniquement à titre de mesure temporaire) et les deux sont corrects. Mais certainement pas la combinaison de ces deux changements avec une privatisation, dans le cadre de laquelle tous les revenus antérieurs et supplémentaires seraient versés exclusivement à des investisseurs privés - au lieu de profiter au grand public.

En outre, le débat tout à fait utile et nécessaire sur le développement futur du service postal de base pourra être mené dès l’automne, après la publication du rapport d’expertise susmentionné. Mais dans le calme, de manière fondée et orientée vers l’avenir.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

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Reto Wyss
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