Négociations obtenues après sept jours de grève dans la fonction publique

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Écrit par Anne Rubin

L'accord signé avec le Conseil d'Etat genevois reste fragile. Par contre, le référendum contre "Personal stop" a abouti.

Petite victoire pour la fonction publique genevoise : après sept journées de grève et un nombre égal de manifestations, le Conseil d’Etat a accepté le 17 décembre de signer un protocole d’accord avec le Comité de lutte. De véritables négociations sur la mise en œuvre des mesures structurelles sont enfin ouvertes, y compris sur de nouvelles recettes pour l’Etat. Mais l’accord reste fragile. Par contre, le référendum contre « personal stop » a rapidement abouti.

 

Après le septième jour de grève de la fonction publique depuis début novembre, une légère avancée s’est produite: le Conseil d’Etat a accepté de signer avec le Comité de lutte du service public un protocole d’accord pour négocier des modalités de la mise en œuvre des mesures structurelles. Celles-ci prévoient 5% de réduction des dépenses en personnel sur trois ans. Grâce à la forte mobilisation – certaines manifestations ont réunis jusqu’à 11 000 personnes – et à l’unité dont ont fait preuve les employé-e-s du service public, on est passé de l’ultimatum d’un Conseil d’Etat prêt à passer en force à de véritables négociations ouvertes jusqu’au 21 mars 2016.

 

Accord fragile: deux mois pour trouver une solution pérenne, c'est peu

Petite victoire, mais victoire quand même, « Mieux vaut commencer des discussions que rien du tout, déclare Marc Simeth du Cartel intersyndical. Mais l’accord reste fragile : deux mois et demi pour arriver à une situation pérenne pour la fonction publique, c’est très peu. » Le Conseil d’Etat a toutefois accepté de discuter de nouvelles recettes de l’Etat, ce qui n’entrait pas en ligne de compte jusque-là. «L’exécutif a aussi dû admettre que les quatre mesures structurelles, à savoir la hausse du temps de travail, le gel des embauches, la facilitation des licenciements et le blocage des annuités était inacceptable», ajoute Marc Simeth. En échange, le Comité s’est engagé à ne pas faire grève jusqu’au 21 mars. Il renonce aussi temporairement à ses annuités et prend acte de l’objectif du Conseil d’Etat de diminuer les dépenses globales d’un montant de 192 millions de francs sur les trois prochains exercices.

Après la signature de l’accord, la fonction publique a encore manifesté jeudi et vendredi, devant le Grand Conseil qui entamait les discussions sur le budget 2016. Ce dernier prévoyait notamment 1% de coupes linéaires dans le personnel. Le projet a été renvoyé vendredi à l’expéditeur, désavouant du même coup le Conseil d’Etat. Le canton de Genève commencera donc l’année 2016 sans budget.

Le référendum contre « Personal stop » a abouti

Dans cette situation très tendue pour la fonction publique genevoise, une nouvelle lui met toutefois du baume au cœur : le référendum contre « personal stop » a abouti en très peu de temps. Il s’oppose au renforcement voulu par la droite d’un frein à l’endettement inscrit dans la loi. « Personal stop » prévoit que tant que la dette n’est pas ramenée au montant des ressources de l’État, les charges de personnel et l’ensemble des charges de fonctionnement de l’État y compris les subventions, les aides sociales et le soutien au monde associatif seront gelés. Le référendum sera déposé mercredi. Le peuple devra donc se prononcer en 2016 contre cette nouvelle attaque des prestations du service public à la population.

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