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Les loyers augmentent à nouveau : le Conseil fédéral doit agir

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Nouvelle hausse du taux hypothécaire de référence

Les loyers pèsent toujours plus lourd sur le budget des ménages et atteignent un niveau difficilement supportable. Pour les salarié-e-s ordinaires et les retraité-e-s, il reste de moins en moins à la fin du mois. Au lieu de soulager la population, le Conseil fédéral préfère s’en tenir au principe du « laissez-faire » en matière de loyers. Le gagnant est à nouveau ici le secteur immobilier. Des millions de ménages sont touchés par les conséquences de la nouvelle hausse du taux hypothécaire de référence annoncée aujourd’hui, une situation qu’il aurait été possible d’éviter. Les mesures annoncées sont timides et insuffisantes. Conséquence : la crise du pouvoir d’achat va encore se renforcer.

Cela fait tout juste un mois que la dernière augmentation du taux d’intérêt hypothécaire de référence s’est fait sentir dans le portemonnaie de millions de ménages suisses. Et à présent, selon la communication du jour de l’office du logement, ce taux d’intérêt va de nouveau augmenter de 0,25 point de pourcentage. Une spirale infernale s’amorce ainsi, sachant que les loyers pourront à nouveau être majorés de 3 %, avec en plus une part visant à compenser le renchérissement et un forfait destiné à couvrir les augmentations de coûts. Il ne faut gère s’attendre à ce que les grandes régies immobilières – en dépit de leurs promesses réitérées et d’une communication lénifiante – hésitent à répercuter cette hausse sur les locataires. Il suffit de repenser aux augmentations généralisées de la dernière hausse : dans toute la Suisse, les locataires faisaient la queue devant les bureaux de poste pour y retirer les lettres recommandées de leurs gérances et propriétaires. Un moment pénible à passer compte tenu de la pression générale sur le pouvoir d’achat, avec l’explosion des primes des caisses-maladie et la baisse continue des rentes du deuxième pilier.

Il est donc bien clair que l’heure est à des mesures politiques rapides et efficaces dans le secteur des baux à loyer. Les modifications d’ordonnance présentées la semaine dernière par le Conseil fédéral vont certes dans la bonne direction, mais sont absolument insuffisantes. Pour commencer, il faudrait les introduire immédiatement – ce qui est dans une large mesure possible. Or à la place, il est prévu d’ouvrir une procédure de consultation en été 2024 (!). Cette lenteur est incompréhensible.

En particulier, il faut procéder sans attendre à la vérification et à la refonte annoncées du modèle de calcul des loyers en vigueur. En effet, ce modèle part toujours de l’idée que la part de financement externe des logements se situe à 60%, alors que plus de la moitié du parc immobilier suisse est entre les mains d’investisseurs institutionnels, qui ne font que très peu appel à des capitaux de tiers. Autrement dit, le droit actuel permet aux investisseurs institutionnels d’augmenter leurs loyers alors même que leurs coûts demeurent inchangés.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

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Reto Wyss
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