Améliorations arrachées après quatre jours de grève à Neuchâtel

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Écrit par Anne Rubin

Les enseignant(e)s ont obtenu des mesures concrètes sur les conditions de travail

Après une quatrième journée de grève, les syndicats ont décidé le 30 novembre de suspendre leur mouvement. Si le Conseil d’Etat neuchâtelois est resté inflexible sur la nouvelle grille salariale, les grévistes ont tout de même obtenu des améliorations très attendues sur les conditions de travail. Bilan d’un mouvement sans précédent dans le canton.

Sept heures du matin, mercredi 30 novembre : bougies et pancartes en main, environ 400 enseignant(e)s sont une nouvelle fois rassemblés dans la cour du Château de Neuchâtel. C’est leur quatrième jour de grève. Le Conseil d’Etat in corpore reçoit au même moment les syndicats. Le gouvernement va toutefois réitérer son refus catégorique de retirer la nouvelle grille salariale qui péjore les perspectives d’avenir des jeunes enseignant(e)s. Par contre, il a déjà cédé sous l’impressionnante mobilisation des enseignant(e)s et fait des concessions sur les conditions de travail qui n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Ce n’est pas assez pour les syndicats qui vont obtenir cinq nouvelles concessions lors de cette dernière séance de négociations.  

Injustice réparée, mesure salariale pour les jeunes

Parmi les améliorations arrachées, on peut notamment citer la décharge d’une période par semaine pour les enseignant(e)s de la 3e à la 6e Harmos pour le travail induit par une maîtrise de classe. Cette mesure répare une inégalité dont ces enseignants étaient victimes par rapport à d’autres collègues. Des décharges pour raison d’âge ou encore l’octroi d’un échelon salarial supplémentaire pour les enseignant(e)s dont le salaire avait été péjoré entre 2015 et 2016 ont encore été obtenus. Cette dernière mesure est particulièrement favorable aux jeunes, « ce qui n’est pas rien, vu la situation économique du canton ! », commente Claude Grimm, secrétaire du SSP. Ces concessions coûteront en effet plusieurs millions. Les enseignant(e)s attendent maintenant que le Conseil d’Etat les soutienne face au Parlement.

Un peu plus écoutés au sujet des conditions de travail

En fin d’après-midi, les deux syndicats des enseignant(e)s décident donc de suspendre la grève et d’accepter ces améliorations. Les enseignant(e)s se sont enfin sentis un peu plus écoutés pour ce qui est des conditions de travail. Le geste est significatif, ont-ils estimé. « Nous avons réussi à créer un rapport de force qui, nous l’espérons, va nous permettre d’obtenir d’autres avancées, ajoute Claude Grimm. Nous allons continuer à nous battre sur la grille salariale, notamment sur l’évaluation des fonctions. » Et si des points de l’accord ne devaient pas être appliqués, le mouvement reprendrait.

Se mobiliser pour se faire entendre

Jamais le canton de Neuchâtel n’avait connu un tel mouvement de protestation chez les enseignant(e)s, à la mesure aussi des mesures d’austérité qui se suivent : quatre journées de grève réunissant à chaque fois entre 400 et 600 personnes, c’est du jamais vu. Et la plupart des enseignant(e)s qui n’ont pas fait grève ont cependant envoyé des lettres aux parents pour leur dire qu’ils soutenaient le mouvement. Il faut dire que la coupe était vraiment pleine. Les enseignant(e)s neuchâtelois font en effet des sacrifices depuis des années. Mais on leur en demandait de nouveaux, alors qu’ils sont parmi les plus mal lotis de Suisse. Le corps enseignant a toutefois compris que s’il voulait se faire entendre, il devait se mobiliser en masse. Car il en va de la qualité des services publics et de l’avenir des jeunes générations : une bonne formation est essentielle pour maintenir d’excellentes conditions-cadre dans le pays.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

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