Une nouvelle voie pour l’Europe

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Écrit par Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS/fq

Près de 50 000 syndicalistes manifestent à Bruxelles

Près de 50 000 personnes ont manifesté début avril à Bruxelles, répondant à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES). Ils ont revendiqué une nouvelle politique d’investissements et de création d’emplois, et appelé les citoyen(ne)s de l’Union européenne (UE) à élire au Parlement européen les futurs artisans d’une nouvelle voie pour l’Europe.

« Notre message est simple mais c’est un message que les responsables européens ne veulent pas entendre. Notre message est que leurs politiques en réponse à la crise financière ne suffisent pas et ont en réalité aggravé la crise sociale et économique. Notre message est que l’austérité ne fonctionne pas. »

C’est en ces termes que Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES, a accueilli les 50 000 syndicalistes de 21 pays de l’UE venus à Bruxelles pour manifester contre les catastrophiques politiques d’austérité mises en œuvre par les gouvernements européens et pour une nouvelle voie qui, comme le plan Marshall en son temps, doit reposer sur d’importants investissements et la création d’un grand nombre d’emplois. Certains chiffres prouvent de fait l’urgence d’un tel changement. Fin février, le taux de chômage moyen de l’UE était de 10,6 %, celui des jeunes (moins de 25 ans) de 23 %. En Grèce et en Espagne, un jeune sur deux est touché.

Investir pour l’emploi

Les dirigeants de la CES ont mis en garde contre le risque de se retrouver avec une génération perdue. L’UE a été ébranlée dans ses fondements par la politique de crise appliquée par la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Commission européenne). La remise en cause de l’autonomie contractuelle et de certains droits des travailleurs et travailleuses, les baisses de salaire, les réductions de prestations sociales et la politique d’austérité néolibérale n’ont pas résolu la crise financière, mais engendré une crise sociale majeure.

C’est pourquoi « Une nouvelle voie pour l’Europe » a été le principal slogan de cette manifestation. Il faut qu’à nouveau, dans toute l’Europe, les emplois et la justice sociale se retrouvent au premier plan. La CES a aussi rappelé son programme qui prévoit des investissements devant déboucher sur la création de 11 millions d’emplois. Simultanément, les États de l’UE doivent abandonner cette politique d’austérité antisociale qui consiste à épargner unilatéralement les riches aux dépens des salarié(e)s et des retraité(e)s. Enfin, la justice sociale doit être instaurée au moyen de négociations collectives libres et de droits de participation forts pour les travailleuses et travailleurs.

Le levier des élections européennes

L’élection au Parlement européen du mois de mai a été un des principaux thèmes de la manifestation de Bruxelles. Les syndicats ont martelé que nous avons besoin d’élu(e)s déterminés à mettre un terme aux politiques d’austérité injustes, au chômage, à la pauvreté et aux inégalités, ainsi qu’à la sous-enchère salariale et fiscale. Ces nouveaux élu(e)s devront s’engager pour une Europe centrée sur l’être humain et non sur les marchés. Une bonne cinquantaine de syndicalistes suisses ont participé à cette manifestation.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

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Luca Cirigliano
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