Un bon travail. Un salaire minimum.

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Écrit par Ewald Ackermann, SGB Kommunikation

Appel de l’USS pour le 1er Mai 2014

La richesse de la Suisse est l’œuvre de tous et de toutes. Mais elle est injustement répartie. C’est pour cela que les syndicats se battent pour plus de justice en matière de salaire. Ils s’engagent aussi pour une société plus juste, une société qui donne les mêmes chances à chacune et chacun, quel que soient son sexe ou ses origines. Pour une société qui permette à tout le monde d’être autonomes. Or, cela suppose des assurances sociales solides. Et des rentes AVS meilleures.

Le 18 mai, nous votons au sujet de l’initiative syndicale sur les salaires minimums, donc sur un point essentiel du programme des syndicats. Cette initiative demande l’introduction d’un salaire minimum général de 22 francs de l’heure, ce qui correspond environ à 4 000 francs par mois. C’est là la nouvelle jauge pour déterminer si les salaires sont décents ou non. Un oui à cette initiative permettra à 330 000 travailleurs et travailleuses de mieux boucler le mois. Le salaire minimum obligatoire fera aussi obstacle à ceux qui font pression sur les salaires. Ils ne pourront plus, en pratiquant la sous-enchère salariale, jouer les uns contre les autres salarié(e)s indigènes et salarié(e)s étrangers, et s’imposer à leurs concurrents en versant des salaires plus bas qu’eux. Tout le monde en profitera : les patrons qui rétribuent correctement leur personnel n’auront plus à craindre une concurrence déloyale, les contribuables ne devront plus payer l’addition à travers le financement de l’aide sociale et les personnes concernées vivront mieux. Cela créera du pouvoir d’achat, de nouveaux emplois et plus de dignité au travail.

Un oui à l’initiative sur les salaires minimums fera progresser la lutte contre la discrimination salariale à l’encontre des femmes. Il freinera aussi la marginalisation et la précarisation. Mais ce oui, nous devons l’imposer dans la dernière ligne droite décisive avant la votation. Nous poserons alors la première pierre d’un tournant social.

Mais pour rendre la Suisse plus sociale, nous nous battons aussi sur d’autres fronts.

Nous devons protéger la population, la défendre contre des projets de démantèlement de la prévoyance vieillesse. Les rentes AVS sont toujours plus à la traîne des salaires et les rentes du 2e pilier sont sous pression. Si bien que le revenu touché par beaucoup sous forme de rentes des 1er et 2e piliers ne suffit pas. Si des mesures ne sont pas prises pour y remédier, le problème s’aggravera même pour les futurs rentiers et rentières. Le projet « Prévoyance vieillesse 2020 » prévoit même une dégradation des prestations de l’AVS à travers le relèvement de l’âge de la retraite des femmes et la remise en question de la compensation du renchérissement. Notre réponse à ce projet, c’est l’initiative populaire AVSplus, qui veut renforcer la plus importante de nos assurances sociales. Nous voulons relever les rentes AVS de 10 pour cent, car l’AVS est la prévoyance vieillesse la plus sûr, la plus efficace et la plus sociale. C’est pour cela que le renforcement du 1er pilier est beaucoup plus efficient et avantageux pour les bas et moyens revenus que l’épargne privée, dans laquelle banques et assurances se servent aussi.

Nous devons protéger la population, pas le profit pour le profit. C’est pour cela qu’il faut une meilleure protection sur les lieux de travail. Le stress doit reculer. Les principaux instruments pour ce faire, comme l’enregistrement de la durée du travail, doivent une fois pour toutes être imposés. Car travail et loisirs ne doivent pas se mélanger sans autre. Sinon, c’est laisser le champ encore plus libre aux épuisements professionnels, aux dépressions et autres maladies dues au stress.

Nous devons protéger la population, pas fermer les frontières. C’est pour cela que nous défendons une solidarité qui ne s’arrête pas à la couleur du passeport. Les syndicats se battront pour que des êtres humains ne soient pas à nouveau ravalés au rang de pure main-d’œuvre à cause de la votation du 9 février dernier.

 

En disant oui à l’initiative sur les salaires minimums, nous corrigeons le tir et entamons un tournant social. Saisissons cette opportunité !

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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