Travail forcé dans les États du Golfe

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Écrit par Ewald Ackermann, service de la communication de l’USS/CSI

Indice des droits des travailleurs et travailleurs dans le monde

Les États du Golfe figurent parmi les pires pays au monde pour les droits des travailleurs et travailleuses, alors que les travailleurs et travailleuses qui ont été touchés par les mesures d’austérité en Europe ont été confrontés à la détérioration la plus marquée des normes du travail, selon l’Indice CSI (Confédération syndicale internationale) des droits des travailleurs et travailleuses dans le monde 2015.

L'Indice CSI classe 141 pays à partir de 97 indicateurs internationalement reconnus, afin de déterminer le lieu où les droits des travailleurs et travailleuses sont les mieux protégés dans la loi comme dans la pratique.

« Les travailleurs dans les États du Golfe où le système draconien de la kafala est largement répandu sont victimes d’un grand nombre de violations, en raison desquelles le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s’avèrent être la pire région au monde pour les droits fondamentaux au travail », a indiqué la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow. Au Qatar et en Arabie saoudite les migrant(e)s continuent en effet à être victimes du travail forcé et exclus de la législation du travail, dans des conditions assimilables à l’esclavage moderne.

Europe : des reculs violents

Réalisé pour la deuxième fois, l’Indice CSI donne un aperçu de la situation afin que les gouvernements et les entreprises puissent vérifier la manière dont leurs législations et chaînes d'approvisionnement se sont détériorées ou améliorées au cours des 12 derniers mois. Dans cette comparaison, l’Europe fait très mauvaise figure. En effet, les salarié(e)s européens ont connu pendant cette période la détérioration la plus marquée de leurs droits à cause des mesures d’austérité de grande ampleur imposées par les gouvernements.

Dans 73 pays sur 141, les travailleurs et travailleuses font l’objet de licenciements, de suspensions, de baisses de salaires et de rétrogradation pour avoir cherché à négocier de meilleures conditions de travail, tandis que dans 84 pays  les employeurs ont adopté des stratégies illégales visant à refuser ou à retarder la négociation avec les syndicats représentatifs.

Principales conclusions du rapport

·     Sur un total de 141 pays, le nombre de pays où les travailleurs et travailleuses ont fait l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires est passé de 35 à 44, dont l’Espagne et le Brésil.

·     Dans pratiquement 60 % des pays, certains types de travailleurs et travailleuses sont exclus de leurs droits du travail fondamentaux.

·     Des syndicalistes ont été assassinés dans 11 pays, un de plus que l’année dernière (22 assassinats rien qu’en Colombie !).

·     70 % des pays privent des travailleurs et travailleuses du droit de grève.

·     Deux tiers des pays privent les travailleurs et travailleuses de leur droit à des négociations collectives.

Et la Suisse ?

L’Indice CSI classe les pays dans cinq catégories. La meilleure est celle où les violations des droits des travailleurs et travailleuses sont sporadiques. Seize États y figurent, dont la Finlande et l’Uruguay. Dans la deuxième catégorie, celle des violations réitérées des droits, on trouve 26 pays dont le Japon et l’Irlande… et la Suisse, qui ne se trouve donc pas sur la marche supérieure du podium. Enfin, dans la toute dernière catégorie, celle où les droits ne sont pas garantis du fait de l’absence de l’État de droit, il y a neuf pays, dont la Syrie, la République centrafricaine et la Palestine.

La CSI représente 176 millions de travailleurs au sein de 328 organisations affiliées nationales dans 162 pays et territoires.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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