Réfugiés : n’érigeons pas de barrières !

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Écrit par José Corpataux

Session parlementaire d’hiver

Les deux Conseils tiennent une session extraordinaire intitulée " Vague de réfugiés en Europe et contrôles aux frontières ". Une motion que l'UDC a déposée aux Chambres fédérales est au centre de cette session. Elle demande la mise en place de contrôles systématiques aux frontières pour empêcher les passages illégaux, au besoin en réquisitionnant l'armée.

On doit toutefois reconnaître que toutes les interventions sur lesquelles les deux Chambres se pencheront pendant cette session extraordinaire ne sont pas du niveau de l'UDC. Nous pouvons certainement appeler de nos souhaits la motion Grunder " Pour une meilleure intégration des requérants d'asile sur le marché de l'emploi " et discuter de celle du PDC-PEV " Pour une stratégie globale en matière de politique de l'asile ". Par contre, il faut refuser la motion des libéraux qui demande de n'accorder qu'une protection provisoire aux requérants d'asile d'Érythrée.

L'intervention de l'UDC est toutefois d'un tout autre ordre. Le parti l'a déposée à la mi-septembre, donc deux mois avant les attentats de Paris. L'UDC est en guerre. Elle veut réquisitionner l'armée pour protéger les frontières. Contre les réfugié(e)s. Le Conseil fédéral devrait réagir " immédiatement " afin d'éviter que la situation ne dégénère. Et cætera... On commence à connaître la musique de l'UDC et de ses propos incendiaires contre les réfugié(e)s. Nous pouvons aussi être sûrs que le parti, après les événements de Paris, va employer un ton encore plus virulent lors des délibérations en plénum.

Une tragédie humaine se joue sous nos yeux. Il n'y a plus eu autant d'êtres humains en fuite en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. L'UDC fait de ces personnes qui ont besoin de notre protection des assaillants contre lesquels ont devrait se défendre. Les agrariens ne sont pourtant pas assez vieux pour avoir oublié que la Suisse a fermé ses frontières aux réfugié(e)s pendant la Seconde Guerre mondiale, les renvoyant à une mort certaine.

Heureusement que le Conseil fédéral a gardé la tête froide et a recommandé le rejet de cette motion. Il faut toutefois espérer qu'il n'y ait pas, suite aux terribles attentats de Paris, trop de parlementaires qui confondent la cause avec l'effet, à savoir les terroristes avec les réfugié(e)s.

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

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Daniel Lampart
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