Mobiliser !

  • Politique syndicale
Articles
Écrit par Ewald Ackermann

En matière de social, l’Europe se trouve en pleine ère glaciaire. Les programmes d’austérité frappent directement les bas et moyens salaires. Certes, les syndicats ont de meilleures idées pour répondre à la crise de la dette, mais ils ne pourront les imposer que s’ils parviennent à mieux se mobiliser. Telle est l’analyse de Vasco Pedrina, qui représente l’Union syndicale suisse (USS) au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Vasco Pedrina prend pour point de départ le fait que les pays de l’Union européenne (UE) ont sauvé les banques après la crise de 2008/2009, pour, après « un premier train de mesures de relance économique (…) imposer partout des plans d’austérité draconiens avec pour but de reporter sur les épaules des travailleurs et des rentiers les coûts du "tsunami financier" 2008/2009. »

Il décrit aussi comment ces programmes d’austérité et le « pacte pour l’euro » nous conduisent dans une impasse sociale et économique et quelles sont les dangereuses conséquences institutionnelles de la lutte contre les déséquilibres macro-économiques : « De nouveaux mécanismes sont introduits donnant aux autorités de l’UE les moyens pour accroître la pression pour un démantèlement social sur les pays membres. Concrètement, il s’agit d’un « corset salarial » (qui englobe aussi les rentes), une harmonisation vers le haut de l’âge de la retraite et l’introduction dans la législation nationale de « freins à la dette ». Et c’est encore une fois au peuple de payer.

La CES exige certes un « New Social and Green Deal »[1], au lieu d’une « politique de stabilité » mais elle essaie aussi d’organiser la protestation contre l’application d’un tel remède de cheval. Cependant, elle n’a pas encore trouvé comment faire reculer les gouvernements impliqués. C’est pourquoi Vasco Pedrina défend l’idée d’une mobilisation plus déterminée. D’une part, la « capacité de grève » doit être renforcée sur les lieux de travail et, de l’autre, il faudrait mettre sur pied une campagne européenne pour « L’égalité des salaires – L’égalité des droits », par exemple via une initiative citoyenne européenne.


[1] Les principales revendications de la CES sont : un plan d’investissement et d’occupation ambitieux, financé par les moyens des fonds structurels de l’UE inutilisés ; l’émission d’eurobonds (= obligations de l’UE), soutenue par la Banque centrale européenne (BCE), afin de réduire la pression sur les économies en détresse ; la mise à disposition par la BCE de liquidités à faible taux d’intérêt suivant les besoins des États membres, comme cela se pratique actuellement pour le secteur bancaire ; le développement d’une politique industrielle bas carbone soutenue par une réforme fiscale incluant une taxe sur les transactions financières.

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
Top