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Écrit par Ewald Ackermann und Thomas Zimmermann

NON à l'initiative "de mise en oeuvre" de l'UDC et les autres recommandations de l'USS pour la votation du 28 février 2015

Il faut dire NON à l’initiative dite « de mise en œuvre », au deuxième tunnel routier au Gothard et à l’initiative contre la « pénalisation du mariage », mais OUI à l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires.

Ces recommandations pour les objets dont il sera question lors de la votation de février prochain ont été adoptées à l’unanimité par le Comité de l’USS.

Initiative de « mise en œuvre » de l’UDC : NON

L’USS rejette l’initiative « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels (initiative de mise en œuvre) » parce que son acceptation créerait une justice à deux vitesses dans notre pays. La sanction infligée en cas de délit doit être fonction de la nature de ce dernier et non de la nationalité de la personne qui s’en rend coupable. Si quatre jeunes, dont trois Suisses et un immigré de deuxième génération (« secondo ») pas naturalisé suisse commettent une effraction, on doit leur infliger la même punition. Il n’est pas question que le « secondo », bien intégré en Suisse, soit quand même expulsé en plus. Cela contrevient à la proportionnalité de la peine. Or, celle-ci est non seulement un principe qui figure dans la Constitution fédérale, c’est aussi une maxime populaire éprouvée.

Deuxième tunnel routier au Gothard : NON

La construction d’un deuxième tunnel routier au Gothard est en contradiction avec la politique de transfert du trafic de la route au rail soutenue à plusieurs reprises dans les urnes par les citoyen(ne)s. La promesse que les deux tubes ne seront qu’à une voie n’est guère crédible, car pratiquement impossible à tenir. Or, une ouverture un jour ou l’autre des quatre voies rendrait impossible toute réduction du trafic de transit routier à travers les Alpes. La nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA) offre suffisamment de capacités pour assurer la liaison nord-sud pendant la réfection du tunnel existant et mettre en œuvre le transfert précité décidé avec l’acceptation de l’Initiative des Alpes. En 2014 déjà, le congrès de l’USS avait adopté une résolution de l’union syndicale tessinoise qui allait dans ce sens.

Initiative du PDC « Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage » : NON

Cette initiative prétend supprimer les désavantages subis par les couples mariés par rapport à d’autres communautés de vie, notamment en matière d’impôts et de prévoyance vieillesse. Dans les assurances sociales, les couples mariés ne sont pas désavantagés, mais, dans l’ensemble, privilégiés à travers certaines prestations qui leur sont spécialement destinées : prestations de veuves, splitting pour les couples mariés, exonération de la cotisation pour les partenaires sans activité lucrative, etc. Une suppression intégrale du plafonnement à 150 % des rentes AVS de couple coûterait chaque année 2 milliards de francs. Les actuelles prestations en faveur des couples mariés génèrent une dépense annuelle de 2,8 milliards de francs. En fin de compte, la situation des couples mariés serait moins bonne qu’aujourd’hui. De plus, les désavantages qu’ils connaissent par rapport aux couples concubins ont largement été éliminés du droit fiscal.

Mais il est vrai que, dans l’AVS, à cause du plafond de 150 % mis à la rente de couple par rapport à la rente simple, l’augmentation de l’activité professionnelle des femmes est trop peu prise en compte. Ici, il est nécessaire de procéder à une adaptation aux nouveaux modèles de rôles et donc de relever le plafond comme l’a décidé le Conseil des États dans le cadre de « Prévoyance vieillesse 2020 ».

Initiative populaire « Pas de spéculation sur les denrées alimentaires » : OUI

Soutenue par le Parti socialiste, les Verts et plusieurs œuvres d’entraide, cette initiative lancée par la Jeunesse socialiste et plusieurs œuvres d’entraide demande un nouvel article constitutionnel chargeant la Confédération d’édicter des prescriptions sur la lutte contre la spéculation sur les matières premières agricoles et les denrées alimentaires.

Grâce à elle, ces opérations spéculatives immorales seront limitées au moins sur le territoire suisse. Elle fait en outre passer le message important, selon lequel la population est décidée à endiguer ce genre d’affaires et que la Suisse ne doit pas devenir un refuge pour des spéculations combattues, ou qui vont l’être, dans d’autres pays. Ses conséquences négatives en termes de substance fiscale et d’emplois seraient modestes, ce qui n’empêche pas ses adversaires de les exagérer démesurément.


Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart

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