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Écrit par Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS/fq

Le Qatar arrêt des militants des droits de l'homme

Deux militants britanniques des droits de l’homme, Ghimire Gundev et Krishna Upadhyaya, ont été arrêtés au Qatar parce qu’ils voulaient y enquêter sur les violations des droits des travailleurs et travailleuses. Et dire que la FIFA veut organiser le Mondial 2022 dans ce pays ! Scandaleux !

Manifestement, le Qatar veut attiser les peurs et se livre à l’intimidation afin de détourner l’attention de l’opinion publique mondiale des diverses formes d’exploitation des travailleurs et travailleuses pratiquées sur son territoire. Il existe en effet encore au Qatar une forme de droit de la charia grâce auquel les employeurs peuvent quasiment contrôler la liberté de mouvement de leur personnel. Cet esclavage « moderne » a pour nom la « kafala ».

Droits de l’homme : catastrophique

Des centaines de travailleurs et travailleuses immigrés, dont beaucoup de femmes, continuent à végéter dans les prisons qataries uniquement parce qu’ils ont fui des patrons violents abusant de leurs droits et ont, ce faisant, violé les lois de la kafala. Et des journalistes étrangers sont incarcérés s’ils essaient de décrire cette situation. Et à son tour, l’État accentue la répression dans un pays qui, par la passé déjà, ne faisait preuve d’aucun respect pour les droits de l’homme et les normes juridiques fondamentales.

Le Qatar peut-il toujours organiser le Mondial 2022 ?

Pendant ce temps, la FIFA, droite dans ses bottes, poursuit ses préparatifs de la Coupe du monde de football de 2022 qui aura lieu dans cet émirat du Moyen-Orient. Elle ignore ainsi le sort de centaines de milliers de personnes – elles viennent souvent d’Inde, du Népal et du Pakistan –, qui y construisent, dans des conditions inhumaines, des stades et des infrastructures pour le Mondial 2022.

Le fait que cette manifestation offre au régime dictatorial qatari une plate-forme publicitaire internationale semble également laisser indifférent le quartier général de la FIFA. Qu’un tel régime incarcère tout simplement des critiques dérangeants comme Ghimire Gundev et Krishna Upadhyaya choque, mais n’étonne pas, au vu des expériences déjà faites à ce jour.

Il y a vraiment lieu de douter que le gouvernement qatari changera fondamentalement d’attitude ces prochains mois ou ces prochaines années. Pour l’heure, il a toujours refusé de supprimer la kafala et d’améliorer la situation des migrant(e)s. Mais seul ce type de réformes, c’est-à-dire le respect général des droits du travail et de l’homme, permettraient de justifier le maintien par la FIFA du Mondial au Qatar en 2022.

Dans l’immédiat, l’Union syndicale suisse (USS) demande aux autorités qataries de libérer immédiatement Ghimire Gundev et Krishna Upadhyaya !

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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