« De la crise… à la justice mondiale »

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Écrit par Jean Christophe Schwaab

Créée en 2006 et issue de la fusion de la CISL (syndicats libres), de la CMT (syndicats chrétiens) et de huit organisations nationales non affiliées, la Confédération Syndicale Internationale (CSI) compte désormais 312 organisations membres, dans 156 pays, avec un effectif total de membres cotisants de 176 millions. Son siège CSI se trouve à Bruxelles, avec des secrétariats régionaux à Lomé (Togo), à Amman (Jordanie), New-York, Moscou, Washington, Genève et Kowloon (Hong-Kong).

Ces dernières années, la CSI est devenue un acteur incontournable auprès de nombreuses organisations internationale et participe désormais activement au G20. Elle s’est aussi engagée afin que l’OIT soit également partie prenante à ces processus. La fusion en une seule confédération a été de ce point de vue un succès et, désormais, les syndicats parlent d’une seule voix au niveau planétaire.

La CSI a tenu fin juin son deuxième congrès mondial à Vancouver, au Canada. La Suisse n’y était représentée que par l’USS, Travail.suisse n’étant pas membre de la CSI, bien que l’ayant été de la CMT. Les cinq jours de travail furent intensifs, avec en toile de fond la crise économique mondiale et les réponses que le mouvement syndical doit y apporter. Le thème du congrès était « De la crise… à la justice mondiale ». La principale revendication de la CSI est la régulation des marchés financiers et la fermeture de l’économie de casino, en particulier grâce à l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Le congrès s’est aussi penché sur la plupart des thèmes qui mobilisent les syndicats de par le monde : respect des droits des travailleurs et travailleuses, des droits syndicaux et de négociation collective, travail décent, lutte contre la sous-enchère, contre le travail précaire, contre la discrimination, combat pour l’égalité des genres et les droits des femmes, défense des services publics, engagement pour la paix (en particulier au Proche-Orient) et la démocratie, mais aussi renouvellement de l’économie grâce aux technologies « vertes » et lutte contre les changements climatiques.

La création de la CSI, même si la confédération mondiale doit encore gagner en poids et en efficacité, a été une réponse adéquate du mouvement syndical à la mondialisation, En effet, que cela nous plaise ou non, celle-ci est en marche et, la plupart du temps, cette marche se fait aux dépens des intérêts des travailleuses et des travailleurs. Confrontés à des défis globaux, les syndicats doivent y apporter une réponse globale et tenter de parler d’une même voix face aux organisations internationales comme l’OIT, le FMI ou l’OMC. Ils doivent aussi se faire entendre des « clubs » tels que le G8 ou le G20, qui, même si on peut mettre leur légitimité en doute, n’en prennent pas moins des décisions ayant un impact majeur sur les salarié(e)s du monde entier. Pour cela, disposer d’une organisation unique représentant 176 millions de syndiqué(e)s est un atout de taille. Si elle n’est pas exemptes des lourdeurs que peut avoir une organisation d’une telle ampleur, la CSI s’est rapidement établie comme une organisation solide et crédible. Mais cet important outil n’est utile que si l’on s’en sert. Les syndicats suisses doivent donc prendre conscience de l’importance de cette organisation et participer activement à ses activités.

La congrès de la CSI a également donné l’occasion aux congressistes de participer à des actions militantes : Une manifestations a été organisée à l’occasion de la journée mondiale des services publics et le congrès a soutenu les travailleurs de l’hôtellerie de la ville de Vancouver, en pleine négociation collective. Les jeunes militant(e)s des organisations de la CSI se sont également rendus à l’aéroport pour soutenir les employé(e)s du loueur de voitures Hertz, en grève depuis quatre mois pour protester contre la précarisation de leurs emplois. Ils ont également récolté des signatures pour une pétition contre le travail des enfants (légal dès 12 ans dans certains États du Canada).  

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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