Une contribution à une baisse des coûts

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Écrit par Interview: Ewald Ackermann

Le 17 mai, nous voterons sur l’article constitutionnel intitulé « Pour la prise en compte des médecines complémentaires ». L’Union syndicale suisse (USS) recommande le OUI. Ce que justifie ci-après Edith Graf-Litscher (EGL), conseillère nationale socialise (TG), une politicienne spécialisée dans le domaine de la santé, membre à ce titre du comité pour le oui et secrétaire du SEV, le Syndicat du personnel des transports.

uss-infos : Pourquoi voter OUI le 17 mai à cet article constitutionnel ?

EGL : En tant que syndicalistes, nous nous engageons toujours pour les plus faibles. Et c’est tout à fait le cas avec les médecines complémentaires. Elles sont toujours repoussées dans les marges, alors qu’elles représentent un complément judicieux de la médecine conventionnelle. C’est pour cela qu’il est juste de préciser dans la constitution fédérale que la Confédération et les cantons « pourvoient, dans les limites de leurs compétences respectives, à la prise en compte des médecines complémentaires. »

uss-infos : À la différence de l’initiative populaire retirée, la formulation donnée à ce contreprojet, sur lequel nous voterons, est ouverte. L’application relèvera du Parlement fédéral. N’était-ce alors pas une erreur de retirer l’initiative ?

EGL : Septante-huit pour cent des parlementaires ont accepté le contreprojet. En quoi est-t-il différent de l’initiative retirée ? Le terme « complète » (pour « prise en compte com­plète des médecines complémentaires ») a disparu. Mais en cas de OUI au contreprojet, la Confédération et les cantons devront quand même prendre en compte celles-ci. Il est clair que, comme pour beaucoup d’autres votations, le travail à proprement parler commencera après le verdict des urnes. Il est également clair que nous nous engagerons, lors des déli­bérations parlementaires, pour une mise en œuvre efficiente de l’initiative. C’est pour cela que j’ai créé avec le conseiller aux États Rolf Büttiker un groupe parlementaire sur les médecines complémentaires. Ce groupe s’emploiera à ce que la disposition constitu­tionnelle soit correctement transposée dans la loi.

uss-infos : Mais si beaucoup de nouvelles prestations se retrouvent dans l’assurance de base, cela va entraîner une nouvelle poussée des coûts, non ?

EG : Bien au contraire. Un OUI le 17 mai aidera à économiser. Il est essentiel que l’assurance de base intègre – comme cela avait déjà été le cas auparavant - les cinq méde­cines complémentaires concernées[1]. S’ajoute à cela que l’assurance de base n’interviendra financièrement que si les traitements sont donnés par des médecins au bé­néfice d’une formation complémentaire spécifique reconnue. Il ne s’agit donc pas d’une extension quantitative. Le patient ou la patiente devra décider avec son médecin s’ils veulent appliquer, pour tel ou tel diagnostic, une méthode conventionnelle ou de méde­cine complémentaire. Faite en 2004 – les cinq médecines complémentaires étaient alors provisoirement prises en compte dans l’assurance de base –, une évaluation a montré que celles-ci avaient représenté 30 centimes (sic !) des primes. Et ce qu’il ne faut pas oublier ici, c’est que tout ce qui est proposé par des thérapeutes – comme le shiatsu ou la ré­flexologie plantaire (massage des pieds) – continuera à relever des assurances complé­mentaires.

 

L’USS a décidé de ne faire aucune recommandation pour la votation sur le passeport biométrique.


[1] Médecine anthroposophique, homéopathie, thérapie neurale, phytothérapie, médecine chinoise traditionnelle.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

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Reto Wyss
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