homme âgé avec ses factures

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Un peu plus d’AVS et des orientations importantes

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Écrit par Matthias Preisser

Assurances sociales : les nouveautés en 2019

En ce début d'année, les retraité-e-s AVS touchent enfin un petit peu plus de rente. Mais ce petit supplément ne suffira pas à compenser la hausse constante des coûts de la santé. Il faut donc de toute urgence augmenter les rentes AVS de façon substantielle. Pour ce faire, le financement additionnel sur lequel nous voterons en mai en même temps que la réforme fiscale pourrait constituer une base.

Pour la première fois depuis quatre ans, les rentes AVS connaissent une hausse. Mais il s'agit d'une hausse minime : dix francs de plus pour la rente minimale, qui passe à 1185 francs, alors que la rente maximale monte de 20 francs pour atteindre 2370 francs. Les prestations complémentaires et l'allocation pour impotent sont elles aussi légèrement revues à la hausse. Du côté des cotisations, le minimum passe à 482 francs (+4 fr.) et la cotisation volontaire AVS/AI à 922 francs (+8 fr.).

La prévoyance professionnelle obligatoire ne connaît pas de changement majeur cette année. Le taux d'intérêt minimum se maintient pour la quatrième année consécutive à son niveau historiquement bas de 1 %. La Commission LPP a même souhaité l'abaisser à 0,75 %. Même si le Conseil fédéral n'a pas suivi cette recommandation, les avoirs-vieillesse continuent de subir des rendements inférieurs à la moyenne. Conséquence : des pertes significatives sur les futures rentes.

Un 2e pilier en difficulté

Autres légères hausses en 2019 : dans le 2e pilier, le montant de coordination passe à 24 885 francs et le seuil d'accès à 21 330 francs. Pour la prévoyance individuelle 3a, la déduction maximale sera de 6826 francs. Les cotisations LPP pour les chômeurs, elles, baissent fortement de 1,5 % à 0,25 % en raison d'un taux de couverture élevé et d'un niveau de chômage relativement bas. Enfin, les rentes de survivant-e-s et d'invalidité octroyées depuis 2015 seront augmentées cette année de 1,5 % dans le 2e pilier.

Les problèmes du 2e pilier sont considérables : depuis plusieurs années, les rentes moyennes des caisses de pension diminuent. En cause : les taux d'intérêts et les taux de conversion en baisse constante, surtout dans le domaine surobligatoire. Et alors que les salarié-e-s cotisent toujours davantage, les assurances, les banques et autres consultants continuent d'encaisser des milliards en frais d'administration et honoraires. Il faut combattre vigoureusement cette tendance : avec cette baisse continue du niveau des rentes, on perd complètement de vue l'objectif constitutionnel selon lequel le 1er et le 2e pilier doivent, ensemble, permettre de " maintenir le niveau de vie de manière appropriée ". Les rentes doivent augmenter et non baisser. C'est pourquoi il est urgent d'élever les rentes AVS.

Deux milliards pour l'AVS ?

La hausse continuelle des primes-maladie pèse aussi sur le budget des ménages. La prime standard de l'assurance obligatoire des soins augmente cette année de 2,7 % pour un adulte de plus de 25 ans, alors qu'elle baisse de 13,5 % pour les jeunes adultes (< 25 ans). Si l'Office fédéral de la santé publique (OFAS) évoque une hausse de 1,2 % seulement, c'est qu'il présente pour la première fois l'évolution des primes basée sur la prime moyenne prévue, et non plus sur la prime standard (avec franchise de 300.- et libre-choix du médecin). Actuellement, une majorité d'assuré-e-s renoncent déjà au libre-choix du médecin et optent pour une franchise plus élevée. Les primes peuvent ainsi se maintenir à un niveau modéré, mais en cas de maladie, la participation aux coûts s'avère nettement plus salée.

Un certain nombre de mesures ont été prises ou sont en cours d'élaboration afin de freiner la hausse des coûts de la santé : en décembre 2018, le prix de plusieurs centaines de médicaments et autres produits ont dû baisser. Et dès 2019, certaines prestations jusqu'ici stationnaires ne seront prises en charge que si elles sont fournies en mode ambulatoire (p.ex. opération des varices, des hémorroïdes et des hernies, ou encore arthroscopies du genou).

Le 19 mai, les citoyennes et citoyens voteront sur la réforme fiscale et le financement de l'AVS (RFFA). Ce projet permettrait d'injecter deux milliards de francs supplémentaires par année dans l'AVS. Le mode de financement serait on ne peut plus social : une légère hausse des cotisations salariales. Ce financement supplémentaire de l'AVS est couplé à la nouvelle mouture, controversée, de la Réforme de l'imposition des entreprises III.

Coupes redoutées dans l'AI

La révision des prestations complémentaires, elle, se trouve encore en plein processus parlementaire. Les différends retournent au Conseil national et, le cas échéant, en conférence de conciliation. Nous avons réussi à faire passer une augmentation moyenne de 19 % des montants maximaux pour le loyer ainsi que la disposition prévoyant que les personnes plus âgées au chômage puissent laisser leur avoir LPP dans l'institution de prévoyance et plus tard toucher une rente. Malgré cela, les prestations complémentaires sont menacées de nouvelles coupes budgétaires et les conditions d'octroi pourraient se voir restreintes.

Des coupes sont à craindre aussi dans la révision de l'AI. Pour le Conseil fédéral, cette révision devait être sans effet sur les coûts, mais la Commission du Conseil national a opté pour des mesures d'économie. La réduction de 25 % des rentes pour les enfants des bénéficiaires AI est particulièrement choquante. Et l'introduction du système de rentes linéaire cache des réductions de rentes. Point positif à relever : les mesures pour une meilleure insertion professionnelle des jeunes ayant des problèmes psychiques.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

reto.wyss(at)sgb.ch
Reto Wyss
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