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Révision de la LPP : il faudra payer plus pour toucher moins de rente

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Communiqués de presse

Le Parlement enterre la promesse de maintien des rentes

La réforme de la LPP adoptée aujourd’hui par le Parlement entraîne des baisses de rentes pouvant atteindre 3240 francs par an. Pourtant, les rentes du 2e pilier n’ont cessé de diminuer depuis des années. Comble du cynisme : ce sont justement les bas salaires qui devront payer beaucoup plus avec la LPP 21. Ce calcul ne tient tout simplement pas la route. Le seul gagnant de cette réforme, c’est le secteur de la finance qui pourra continuer de s’emplir les poches. Aujourd’hui déjà, les assurances et caisses de pensions prélèvent chaque année 7 milliards de francs sur les avoirs de vieillesse des assuré-e-s.

Après l’échec de PV 2020, les partenaires sociaux ont été chargés par le Conseil fédéral d’élaborer une proposition pour régler les problèmes les plus pressants dans le 2e pilier. C’était logique, dans la mesure où les partenaires sociaux sont responsables du financement et de l’aménagement du 2e pilier. Le Conseil fédéral a repris le projet de réforme trouvé après d’intenses négociations et l’a transmis au Parlement. Ce projet aurait modernisé la LPP, stabilisé les rentes et rapidement amélioré celles des personnes occupées à temps partiel ou qui ont des faibles revenus.

Le projet adopté aujourd’hui par le Parlement lors du vote final n’a plus rien à voir avec tout cela. Le Parlement en a fait un projet coûteux et arbitraire pour les travailleuses et travailleurs de toutes les générations. Les baisses de rentes de la dernière décennie vont se poursuivre avec l’abaissement du taux de conversion à 6 %. Les baisses de rentes pourront atteindre 270 francs par mois. À cela s’ajoutent des pertes de pouvoir d’achat du même ordre de grandeur en raison de la hausse constante des primes-maladie et de l’absence de compensation du renchérissement dans le 2e pilier. Ce, alors que la Constitution promet le contraire depuis 50 ans et que l’inflation en Suisse est plus élevée qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Les personnes proches de la retraite ne toucheront qu’un quart de la compensation intégrale des réductions de rentes. Et pour les personnes qui ne font plus partie de la génération de transition, ce sera : payer plus pour toucher des rentes plus basses. Même les très jeunes salarié-e-s auront droit, après quarante ans d’épargne, à des rentes encore plus basses que ce qu’on leur a promis jusqu’ici. Pourtant, les coûts de la réforme pour les salarié-e-s à bas et moyens revenus seront si élevés que des branches entières se sont déjà prononcées contre la réforme.

Techniquement parlant, la réforme actuelle est si mal conçue que, outre l’Office fédéral des assurances sociales, les expert-e-s en caisses de pensions ont émis de grandes réserves à son encontre. Elle risque de déstabiliser drastiquement la confiance – déjà bien entamée – des salarié-e-s assurés dans le 2e pilier. Ce résultat est un aveu de faiblesse. Il illustre à quel point la majorité bourgeoise a abandonné la promesse de garantir une retraite décente pour tous les salarié-e-s, allègrement soutenue en cela par les lobbyistes du secteur très gourmand de la finance, les assureurs et les associations patronales qui ne tiennent pas leur parole.

Le Congrès de l’USS a déjà pris la décision, fin novembre 2022, de combattre avec véhémence tout projet de baisse des rentes dans le 2e pilier. Dans deux semaines, le Comité de l’USS se penchera sur les décisions prises aujourd’hui par le Parlement et décidera du lancement définitif du référendum.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

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