Graphique : Dix ans de hausse sans répit : évolution des primes et des coûts à la charge des assuré-e-s
 

Primes maladie : un fardeau qui ne cesse de s’alourdir

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Écrit par Reto Wyss

Depuis dix ans, les primes maladie et les frais médicaux à la charge des assuré-e-s ne cessent d’augmenter.

Le phénomène de la hausse des primes maladie est peut-être devenu habituel, mais les travailleuses et travailleurs ne peuvent s’y résigner. En 2026, les primes grimperont à nouveau, avec une augmentation moyenne de 4,4 %. Une famille de quatre personnes, qui payait déjà la somme ahurissante de près de 10 000 francs en 2016, devra s'acquitter de 14 000 francs l'an prochain. Même les hausses de salaire les plus élevées ne permettent pas de suivre un tel rythme.

Stratégie absurde du changement de caisse

Le camp bourgeois prétend que les assuré-e-s pourraient freiner la hausse des primes en optant chaque année pour la caisse-maladie la moins chère. Mais cette stratégie de changement systématique est aussi absurde que coûteuse. Elle ne génère surtout globalement aucune économie, car pour l’ensemble des assurée-e-s, une règle reste valable : les primes reflètent les coûts. Par ailleurs, quatre assuré-e-s sur cinq ont déjà opté pour un modèle d’assurance alternatif (soins intégrés, médecin de famille, télémédecine, etc.). La marge d’optimisation individuelle est donc pratiquement épuisée.

Des primes qui étranglent aussi l’économie

Ce financement antisocial du système de santé ne se contente pas de pénaliser les travailleuses et les travailleurs. Il freine aussi la consommation intérieure. Ce que la population doit consacrer aux primes, elle ne peut plus le dépenser au restaurant ou pour un abonnement de fitness.

Taxe pour les consultations aux urgences

Malgré leur injustice, les primes par tête restent une vache sacrée. L’initiative d’allègement des primes, soutenue par les syndicats, a malheureusement été rejetée il y a plus d’un an. La mise en œuvre du contre-projet prévoit certes une hausse des subsides de primes dans certains cantons. Celle-ci reste toutefois très modeste et n’interviendra qu’en 2028. Dans le même temps, de nouvelles charges se profilent. Le Parlement veut introduire une taxe sur les consultations aux urgences et relever les franchises minimales. Ces projets sont inacceptables et doivent être combattus avec détermination. À l’inverse, les cantons doivent enfin prendre leurs responsabilités et investir davantage pour assurer un financement équitable du système de santé.

Cet article est d’abord paru dans le journal work.

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Reto Wyss

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