Prévoyance vieillesse 2020 : un placebo pour les femmes

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Écrit par Regula Bühlmann

D’habiles manœuvres pour dissimuler le massacre des rentes

Le 19 août, la commission préparatoire du Conseil national a postulé un réel massacre des rentes. Le démantèlement massif se ferait principalement aux dépens des femmes. Alors qu'elles ont déjà actuellement de la peine à joindre les deux bouts quand elles sont à la retraite, en raison de salaires plus bas, du temps partiel et du travail non rémunéré, elles pâtiraient tout particulièrement des économies faites sur les rentes de veuve et pour enfant, ainsi que dans le 2e pilier. Sans même mentionner l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes, qui, comme on pouvait le craindre, n'est qu'une première étape sur le chemin de la retraite à 67 ans.

Et pourtant, au milieu du champ de bataille, se trouve une promesse pour les femmes qui, au premier abord, ne va pas dans la direction que prend la réforme : les femmes devraient recevoir des rentes AVS plus élevées, hausse qui correspondrait à la différence de salaire inexpliquée, soit un pourcent d'AVS en plus par pourcent de différence de salaire discriminatoire. Ce qui semble prometteur au premier regard - et c'est ainsi qu'ils pensent nous acheter - est en fait un marché de dupe. Nous avons besoin de l'égalité salariale, là n'est pas la question, et le Parlement a tout en main pour enfin la concrétiser dans le cadre de la révision prévue de la loi sur l'égalité. Mais de là à amadouer les futures rentières avec quelques pourcents d'AVS en plus pour les " indemniser " pour le vol de leur salaire...

A quoi s'ajoute que les rentes maximales ne seront pas touchées. Mariée ? Pas de chance ! Le supplément dépasserait le plafond de la rente de couple. Une rente de plus de 2000 francs ? Félicitations, mais il n'y a plus de place pour la compensation. En fin de compte, peu de femmes profiteraient de l'" indemnité " proposée.

Cette faveur est un remède placebo, avec lequel nous ne nous laisserons pas amadouer. Nous voulons l'égalité des salaires. Et nous voulons des rentes correctes, qui permettent de couvrir le minimum vital, ainsi que la retraite à 64 ans. Il faut être vraiment stupide pour être content avec moins.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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