Plus de 600 arrivées en fin de droit évitées par année !

  • Assurance-chômage
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Écrit par Stefan Rüegger

Suivant la proposition du président de l’Union syndicale suisse (USS), le conseiller na-tional Paul Rechsteiner, le Parlement suisse a décidé de faire passer la durée de cotisation à l’assurance-chômage de 24 à 22 mois pour que les chômeurs et chômeuses de plus de 55 ans aient droit au maximum de 520 indemnités journalières. Ce qui permettra d’éviter une bonne cinquantaine d’arrivées en fin de droit pas mois, ou plus de 600 par an.

L’âge est toujours plus un facteur de chômage. Alors que les apprenti(e)s ne trouvent souvent pas de possibilités de travailler après leur formation, les plus de 55 ans, une fois passés par la case chômage, ne parviennent pratiquement jamais à réintégrer le monde du travail. La 4e révision de la loi sur l’assurance-chômage, la LACI, n’a pas résolu ce problème central. Au contraire, le démantèlement massif de cette assurance a même aggravé les conséquences du chômage. En effet :

 

  • Pour les personnes de moins de 25 ans, la durée maximale d’indemnisation a été réduite à 250 jours et les jeunes qui terminent leur scolarité ou leurs études ne bénéficient d’aucune aide de l’assurance-chômage pendant les 120 premiers jours.
  • Avec cette révision, les plus de 55 ans devaient avoir cotisé sans interruption durant 24 mois pour avoir droit au maximum de 520 indemnités journalières. Et il suffisait que quelques jours seulement manquent pour que ce maximum ne soit plus garanti. Cela, pour une catégorie de chômeurs et chômeuses qui rencontre les plus grandes difficultés à retrouver un nouvel emploi.

La conséquence de cette deuxième mesure était que, chaque mois, une cinquantaine de personne arrivaient en fin de droit pour n’avoir cotisé – travaillé - « que » 22 ou 23 mois sur les 24 requis. Cela, par exemple parce que, entre deux emplois, il y avait un « trou » de quelques jours. Cette rigueur totalement disproportionnée disparaîtra désormais, grâce à l’intervention de Paul Rechsteiner. En effet, les personnes de plus de 55 ans n’auront plus besoin d’avoir cotisé – travaillé - que 22 mois sur les 24 derniers pour toucher à nouveau les 520 indemnités journalières maximales.

On voit de toute évidence à quel point cette correction était nécessaire si l’on considère que le risque, pour une personne de plus de 55 ans, de devenir chômeur ou chômeuse de longue durée est passé, selon le SECO, de 39 à 46 % entre 2006 et 2010, pour les seuls cantons alémaniques. Le Conseil fédéral et les Chambres fédérales ont aussi reconnu l’urgence de trouver une solution à ce problème et adopté cette mesure à la faveur d’une procédure accélérée, durant la session parlementaire de cet automne. Elle pourra donc entrer en vigueur dès le 1er janvier 2012.

Si limité ce succès peut-il apparaître, comparé aux mesures d’économies prises dans le cadre de la 4e révision de la LACI, il n’en est pas moins important pour les personnes concernées. Et il représente également un grand succès contre la précarisation des conditions de vie durant la vieillesse. 

 

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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