Pas comme ça !

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Écrit par Christina Werder

Le projet de réseaux de soins intégrés (« managed care ») adopté par les Chambres fédérales lors de leur session d’automne est désormais combattu par voie référendaire. L’USS fait aussi partie du camp de ceux qui n’en veulent pas. Car, cette réforme alourdira la charge supportée par les assuré(e)s et recèle aussi de nouveaux risques.

L’Union syndicale suisse (USS) est favorable aux soins intégrés. C’est pourquoi, avec le Syndicat suisse des services publics (ssp), l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) et d’autres organisations professionnelles du secteur de la santé, elle a mis au point le modèle de l’interlocuteur/interlocutrice personnel de santé. L’USS doit toutefois quand même rejeter le projet adopté au Parlement, d’autant plus que les assuré(e)s ont déjà été les dindons de la farce des autres récentes réformes en matière de santé et parce qu’il n’y a toujours pas de volonté politique suffisante pour atténuer les effets du système antisocial de primes individuelles en hausse constante ; cela, au moyen d’une réduction des primes liée à un objectif social appliqué dans tout le pays.

Le nouveau régime du financement des soins et le financement hospitalier sont des exemples de ces réformes « malheureuses ». Dans le premier cas, la solution fédéraliste choisie a pour effet d’accroître les charges des personnes dépendantes de soins dans une mesure telle que le Surveillant des prix s’en est alarmé ! Dans le deuxième cas, le financement hospitalier aura pour effet, vu l’absence de mesures d’accompagnement, d’accentuer la pression sur le personnel de la santé. Lors de la journée d’action du 22 septembre 2011, des milliers de travailleurs et travailleuses de la santé ont manifesté pour protester contre leurs difficiles conditions de travail. Quant aux soins intégrés, ce projet relèvera la quote-part maximale pour la faire passer de 700 à 1 000 francs par an. S’y ajoutera une hausse de la quote-part en pour-cent (par prestation) de 10 à 15 %. Cela, sans pour autant que les assuré(e)s bénéficient de prestations supplémentaires par rapport à aujourd’hui. Au contraire même, comme avec les autres réformes, ils se feront encore plus plumer. Seuls ceux et celles d’entre eux qui choisiront un réseau de soins intégrés verront leur quote-part annuelle baisser de 200 francs.

De plus, ce projet octroie beaucoup trop de pouvoir aux caisses-maladie. Et, parmi les autres dangers qu’il recèle encore, mentionnons la « coresponsabilité budgétaire » des réseaux, qui pourra entraîner un rationnement des prestations. De fait, comme les déficits devront être supportés par le réseau, des prestations nécessaires risquent d’être refusées ou limitées. En outre, les caisses seront libres de conclure des contrats avec les réseaux de leur choix et, qui plus est, elles ne seront même pas obligées de proposer des réseaux à leurs assuré(e)s. Dans la pratique, cela pourra déboucher par un énorme embrouillamini.

En résumé, bien que raisonnable en soi, le concept de soins intégrés présente, en l’état, des inconvénients dangereux et antisociaux. C’est pourquoi l’USS n’en veut pas et soutient donc le référendum qui a été saisi contre lui.

Plus : www.managed-care-non.ch

 

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

reto.wyss(at)sgb.ch
Reto Wyss
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