Oui à la caisse maladie publique

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Écrit par Christina Werder

C'est le bon sens même !

Les caisses maladie privées gaspillent chaque année environ 325 millions de francs pris sur nos primes pour financer des campagnes publicitaires et les frais de changement de caisse. S’y ajoutent les gros salaires de leurs managers et la chasse antisociale auxdits « bons risques ». Aujourd’hui, aucune caisse maladie n’a intérêt à s’occuper de manière optimale de personnes malades, parce que cela la rendrait attrayante aux yeux des malades chroniques qui sont chers. Une caisse maladie publique mettrait fin à cette absurdité. C’est pourquoi l’Union syndicale suisse (USS) et ses syndicats s’engagent en faveur de l’initiative « Pour une caisse publique d’assurance-maladie ».

Une pseudo-concurrence onéreuse

En Suisse, on trouve actuellement plus de 60 caisses maladie actives dans l’assurance de base. Elles se mènent une pseudo-concurrence dispendieuse. Comme la loi leur prescrit à toutes d’assurer les mêmes prestations, seules deux possibilités s’offrent à elles pour économiser des coûts : des traitements de meilleure qualité et bien coordonnés, notamment pour les malades chroniques, ou la chasse aux « bons risques ». Les caisses misent avant tout sur la deuxième possibilité. En prenant des « bons risques » (assuré[e]s jeunes et en bonne santé) aux autres caisses, elles se constituent une structure de client(e)s plus avantageuse et une clientèle plus intéressante pour ses assurances complémentaires. La caisse qui a plus de jeunes et de personnes en bonne santé peut, grâce à des coûts de santé moindres, baisser ses primes et attirer ainsi encore plus de « bons risques ». Et à coups de tracasseries et de manœuvres déloyales, elles dissuadent parallèlement les personnes malades et âgées de changer de caisse. Ainsi, actuellement, nombre d’entre elles proposent par exemple systématiquement à certain(e)s client(e)s des services de qualité moins bonne pour entraver l’adhésion des « mauvais risques ».

Avec une caisse maladie publique, la sélection inqualifiable des risques disparaîtra une fois pour toutes. En lieu et place, c’est la qualité des traitements qui occupera le premier plan. Cela signifie que la caisse se focalisera, à travers la coordination des traitements, la prévention et la promotion de la santé, sur le maintien à long terme des coûts à un niveau bas. Les patient(e)s atteints de maladies chroniques pourront, grâce aux programmes de soins coordonnés et à un suivi individuel, être traités de manière optimale et pour des coûts par conséquent plus avantageux.

Plus de 60 caisses maladie

La densité des caisses maladie en Suisse est élevée. 60 caisses, cela signifie au moins 60 directeurs et directrices généraux, 60 organes de gestion, 60 bâtiments administratifs luxueux, 60 départements de publicité, 60 services de comptabilité et 60 lobbyistes politiques. Ces structures redondantes absurdes renchérissent inutilement notre secteur de la santé. Pour leur seul marketing – dont fait aussi partie l’onéreux démarchage téléphonique – et les changements annuels de caisse, les caisses gaspillent chaque année environ 325 millions de francs.

La caisse publique fonctionnera de manière plus efficiente et plus transparente. Elle reprendra les tâches des « anciennes » 60 caisses privées et aura des agences dans tous les cantons. Comme il n’y aurait plus qu’une seule administration au lieu de 60, l’infrastructure et les frais administratifs diminueraient. La caisse publique n’aurait pas non plus besoin de publicité et d’un lobbying coûteux. Les économies ainsi faites influeraient de manière positive les primes.

Une bureaucratie chère

Le système actuel est totalement opaque et incompréhensible. La bonne soixantaine de caisses propose, dans l’assurance de base, un produit en tous points identique. Or, il existe 300 000 primes différentes pour le même produit : selon l’âge, la région, la caisse, le modèle d’assurance. Incroyable ! Tant pour les patient(e)s que pour les médecins, le personnel soignant, les hôpitaux, les laboratoires et les pharmacies, cela constitue une jungle bureaucratique totalement opaque. D’une caisse à l’autre, tout est différent : les formulaires, les interlocuteurs, les compétences, les exigences, les vœux et les décisions... Une bureaucratie inutile dilapide ainsi une masse de travail, d’argent et d’énergie.

Avec la caisse publique unique, le personnel de la santé et les assuré(e)s ne seront plus confrontés qu’à un seul interlocuteur et service de comptabilité. Soignant(e)s et médecins auront à nouveau plus de temps à consacrer aux soins à dispenser à leurs patient(e)s, au lieu de courir des heures durant après les garanties de paiement des diverses caisses. Coûteux, les appels publicitaires téléphoniques des caisses et les changements de caisse qui surviennent chaque année, pénibles pour les assuré(e)s, disparaîtront enfin. 

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Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

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Reto Wyss
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