OUI à l’AI !

  • Assurance-invalidité
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Écrit par Ewald Ackermann

Tout un chacun peut être un jour handicapé. Brusquement, sans savoir ni où ni quand. Qu’il y ait pour toute souffrance individuelle au moins une assurance qui atténue les con-séquences sociales et économiques pour les personnes concernées est un acquis essentiel de l’État social moderne. Un acquis qui doit reposer sur un financement solide.

Depuis la crise des années 90, l’assurance-invalidité (AI) s’est enfoncée dans les dettes. Et pourquoi donc ? D’une part, les entreprises se sont « assainies », multipliant les vagues de restructurations. Les personnes atteintes dans leur santé, dont les performances au travail étaient limitées, se sont retrouvées les premières sur le carreau. Et envoyées au large filet de l’AI qui a ainsi servi de garant à ces rationalisations... Parallèlement, les acteurs politiques se sont refilés la patate chaude du financement – solide – dont cette assurance avait un urgent besoin. Dans ce contexte, l’UDC a ainsi pu lancer sa campagne haineuse contre les « faux invalides » ; cela, avec pour but de s’attaquer aux prestations de l’AI. Une campagne qui va d’ailleurs encore gagner en puissance. Le résultat de ces agissements et calculs est qu’aujourd’hui, les dettes de l’AI auprès de l’AVS se montent déjà à 13 milliards de francs. Et plus elles augmentent, plus cela fait les choux gras de ces milieux qui ont carrément l’intention d’assommer l’AI.

La hausse de la TVA, limitée sur sept ans, en faveur de l’AI est un compromis. Et, comme pour tout compromis, les parties intéressées à un financement durable y ont laissé des plumes. Mais on n’a, actuellement, pas de meilleure solution qui pourrait réunir une majorité. Réalistement : ou bien on accepte cette solution, ou bien on renonce pour longtemps à résoudre le problème du financement de l’AI.

La TVA touche toute la population, et pas seulement celles et ceux qui exercent une activité lucrative. En outre, une augmentation de 0,4 %, respectivement 0,1 % pour les biens de consommation courante, est une augmentation modérée. Elle ne déclenchera pas une spirale antisociale des prix. Finalement, il faut aussi voir l’autre côté de la médaille, à savoir : une aide efficace pour les personnes qui dépendent de l’AI.

Abstraction faite qu’un OUI aurait un effet positif sur l’AVS – par la création d’un fonds de compensation de l’AI indépendant et la reprise par la Confédération des dettes de celle-ci à l’égard de celle-là -, cet assainissement de l’AI est nécessaire parce que, comme le dit le Conseil fédéral, dans le livret destiné aux citoyen(ne)s, en cas de refus, on risquerait de devoir prendre des « mesures drastiques pouvant aller jusqu’à une réduction substantielle des rentes ». De quoi mettre rapidement en danger la vie quotidienne des personnes concernées. Et comme nul ne sait aujourd’hui s’il ne sera pas handicapé demain…

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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Gabriela Medici
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