NON : il faut une bonne fois que les assureurs-vie reçoivent un carton rouge !

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Écrit par Colette Nova

La baisse du taux de conversion LPP aura de graves conséquences sociales. Lui dire NON permettrait aussi de faire un premier pas pour couper court aux menées des assureurs-vie.

Le 7 mars, le NON à la baisse du taux de conversion LPP s’impose pour les raisons suivantes :

 

  • Les principales victimes d’une telle baisse seraient les travailleurs et travailleuses qui ont touché des petits salaires durant toute leur vie et qui ne recevront que de faibles rentes une fois âgés et dans le cadre de la prévoyance. Même avec la rente AVS, ces rentes sont aujourd’hui déjà minimes et souvent insuffisantes. Si elles devaient être réduites encore plus suite à la baisse de plusieurs pour-cent du taux de conversion, ces retraité(e)s perdraient une part de revenu dont ils ont le plus grand besoin. On ne vit de pour-cent théoriques ou « modèles », mais de francs ! Un abaissement du taux de conversion sans mesures d’accompagnement qui en compenseraient les effets est donc inacceptable. L’USS a exigé dès le départ de telles mesures, mais ni le gouvernement ni le parlement n’ont voulu rien entendre.
  • Les assureurs-vie font des bénéfices grâce aux rentes de vieillesse, même pendant les années où les placements ne sont pas très rentables. Une baisse du taux de conversion augmenterait ces bénéfices. Cela, sur le dos des retraité(e)s ! Des politiciens de droite ont même ouvertement admis, durant les débats parlementaires, qu’ils voulaient cette baisse à cause des assureurs-vie. C’est entre autres le cas du conseiller aux États radical Rolf Büttiker pour qui « Nous devons abaisser le taux de conversion d’abord à cause des assurances-vie » (11.12.2008, trad. USS). Or, il n’est pas question de réduire des prestations d’assurances sociales pour procurer des bénéfices supplémentaires à des entreprises privées tournées vers le profit ! Il a quelques années seulement de cela, les assureurs-vie ont brusquement abaissé les taux de conversion du domaine surobligatoire (à 5,8 % pour les hommes et 5,4 % pour les femmes), ce qui a eu pour conséquence des baisses de rente de 19 à 25 %. Et impossible pour les personnes concernées de s’opposer à cette mesure. Cependant, le 7 mars, elles auront enfin l’occasion de brandir un carton rouge à l’intention des assureurs.
  • L’autorité de surveillance, la FINMA[2] devrait protéger les assuré(e)s contre les abus des assureurs. De plus, la loi lui prescrit de faire en sorte que les tarifs des primes tiennent compte des risques et des coûts. Or, depuis quelques années, elle autorise des primes de risque jusqu’à quatre fois plus élevées que les coûts et permet donc aux assureurs de piller les assuré(e)s. Mais ce n’est pas tout : le parlement a adopté, il y a quelques années, une disposition légale qui limite les bénéfices des assureurs à 10 % des excédents. Le Conseil fédéral a ensuite simplement fait des recettes totales lesdits « excédents ». Grâce à cette astuce illégale, les assureurs peuvent ainsi continuer à se servir tant et plus dans les affaires qu’ils réalisent avec la LPP. Cependant, les « parts des excédents » que les assureurs octroient avec indulgence aux assuré(e)s avec les primes trop élevées versées par ces derniers ne leur reviennent pas vraiment selon le Conseil fédéral : elles font partie des capitaux propres des assureurs-vie qui ont le droit d’y recourir pour couvrir des pertes. Beaucoup de profits sans avoir à courir de risques et avec la bénédiction publique du parlement ainsi que du Conseil fédéral. Mettons un terme aux manœuvres de ces détrousseurs. La première possibilité de le faire sera en disant NON le 7 mars prochain.

Toute une série de projets de démantèlement d’assurances sociales sont dans les tuyaux du parlement : 11e révision de l’AVS, révision de l’assurance-chômage, révision de l’assurance-accidents, etc. Il faut mettre fin à cette orgie de régression sociale en votant NON le 7 mars !

 

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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Gabriela Medici
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