Pierre Yves Maillard au dépôt de l'initiative « Mieux vivre à la retraite »

Photo : © Yoshiko Kusano pour l'USS

 

Les réserves continuent de croître : les finances de l’AVS sont saines

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Communiqués de presse

Perspectives financières de la Confédération pour l’AVS : le commentaire de l’USS

Les toutes dernières perspectives financières de la Confédération pour l’AVS confirment que celle-ci se porte bien. L’AVS enregistrera des excédents annuels de quelque 3 milliards de francs au cours des prochaines années. Contrairement à l’alarmisme propagé à grands cris pendant des années, la fortune de l’AVS devrait atteindre 67 milliards de francs d’ici la fin de la décennie, soit environ 20 milliards de plus qu’aujourd’hui. Et pourtant, avec des programmes d’économie et des scénarios catastrophes, on continue à vouloir détourner l’attention du vrai problème : les rentes AVS sont aujourd’hui trop basses. C’est ce que montrent les nouveaux chiffres de l’Office fédéral de la statistique sur la pauvreté des personnes âgées. L’écart des rentes devient de plus en plus préoccupant, l’augmentation du coût de la vie aggrave le problème.

Aujourd’hui déjà, une personne sur dix de plus de 65 ans n’a pas assez d’argent pour faire face à une dépense inattendue. Ce sont notamment les personnes vivant seules, celles qui n’ont qu’un diplôme de fin de scolarité obligatoire et les migrant-e-s qui sont souvent confrontés à la pauvreté parmi les personnes âgées. Pendant ce temps, l’AVS se porte très bien. Dans ses perspectives financières publiées aujourd’hui, même la Confédération table sur des excédents de plusieurs milliards d’ici 2030.

Par la suite, l’évolution des finances de l’AVS dépendra des augmentations de salaire, de la situation de l’emploi et des rendements des placements de l’AVS. Les économies que la Confédération prévoit de faire dans l’AVS pour les femmes sont d’autant plus incompréhensibles. Au lieu d’augmenter les rentes des femmes et d’assurer par des rentes décentes le travail d’assistance et d’éducation qu’elles fournissent, Berne veut réduire les rentes de veuves de 810 millions de francs.

Déficit des rentes

Les rentes perdent massivement de leur valeur. Avec les hausses des loyers et des primes-maladie et une poussée de l’inflation la plus forte depuis des décennies, il reste de moins en moins d’argent dans le porte-monnaie des retraité-e-s. Les rentes du 2e pilier ayant baissé sans arrêt depuis des années, le renforcement de l’AVS par une 13e rente devient toujours plus important – et c’est finançable. La compensation du déficit de rente par l’AVS est ce qu’il y a de plus avantageux pour 90 % des personnes actives.

Au Palais fédéral, on préfère faire fi de tout cela et ce, pour des raisons idéologiques. En effet, les employeurs, les banques et les hauts revenus font un lobbying intense pour se soustraire à leurs responsabilités. Ils ne souhaitent pas cofinancer des rentes garantissant le minimum vital pour les personnes gagnant un salaire normal. En juin encore, le Conseil national a passé des heures à se lamenter sur les « difficultés » de l’AVS au lieu de reconnaître enfin le problème réel des rentes. Et le Conseil fédéral est en train de bricoler les prochaines coupes dans les rentes de veuves.

Pour l’USS, il est évident que seul un Oui à l’initiative pour une 13e rente AVS permettra à la population de forcer les politiques à regarder les vrais problèmes en face. L’initiative arrive à point nommé. En effet, le déficit des rentes va se creuser de manière terrible au cours des prochains mois : d’ici fin 2024, les retraité-e-s perdront un mois entier de rente en pouvoir d’achat en raison de l’évolution des prix, du choc des primes-maladie et de la hausse des loyers.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

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Gabriela Medici
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