une femme agée avec beaucoup de factures

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Les rentes des femmes sont déjà trop basses : pas question de les réduire encore !

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Communiqués de presse

Avec AVS 21, le Parlement est en dehors de la réalité

En adoptant le relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes, la Commission compétente du Conseil national (CSSS-N) décide d’une réforme de l’AVS qui se fera sur le dos des femmes : elles devront de facto accepter une baisse de leur rente de vieillesse. Aujourd’hui, les femmes touchent en moyenne environ un tiers de moins de rente que les hommes. Cette situation scandaleuse doit changer pour le mieux, et non pas empirer. L’Union syndicale suisse (USS) rejette donc fermement ce projet.

Au lieu de se pencher sur la vraie question urgente, à savoir avec quelles rentes les femmes vivront pendant leur vieillesse, la CSSS-N ne se gêne pas de décider allègrement – et au pas de charge – de nouvelles réductions des rentes de vieillesse aux dépens des femmes. Même si celles-ci touchent toujours grosso modo un tiers de moins que les hommes à la retraite. Pourtant nous sommes sûrs que chaque membre de la Commission connaît dans son entourage personnel au moins une femme qui subit cette situation scandaleuse. En effet, près d’un tiers des femmes ne reçoivent toujours aucune pension du 2e pilier. Dans les secteurs « typiquement féminins », des rentes de 500 à 800 francs par mois sont monnaie courante. Évidemment, c’est trop peu, même pour survivre. Il est donc d’autant plus important que les femmes puissent compter sur l’AVS.

De plus, les mesures proposées pour la génération de transition sont tout simplement un affront : en raccourcissant les dispositions transitoires à six ans, la baisse intégrale des rentes touchera même des femmes qui sont proches de l’âge de la retraite. Elle aura également pour effet d’aggraver encore la situation des femmes actives qui ont aujourd’hui 55 ans et qui, avec les taux d’intérêt en chute libre depuis plus de dix ans, voient leurs rentes du 2e pilier fondre comme neige au soleil. Même les femmes qui font partie de la génération de transition ne sont pas vraiment à l’abri : pour plus de la moitié d’entre elles, la réforme AVS 21 est synonyme d’une réduction de la rente par rapport au statu quo. Les femmes qui travaillent sont particulièrement touchées.

La Commission ne corrige pas les erreurs du Conseil des États

D’autres erreurs du Conseil des États n’ont pas non plus été corrigées : ainsi, la flexibilisation de la retraite ne reste possible qu’à partir de 63 ans et le financement supplémentaire accordé ne suffira que pour cinq ans environ. La commission a certes admis que la franchise pour les retraité-e-s actifs doit être fixée de manière à ce que les personnes qui gagnent peu puissent elles aussi améliorer leurs revenus. Cependant, le fait que cette possibilité ne soit accessible que sur une base volontaire est non seulement naïf et difficilement réalisable, mais aussi fondamentalement contradictoire avec le fonctionnement de l’AVS.

L’USS n’en démord pas : toute personne mérite une bonne rente après une vie de travail. Et on ne peut pas réformer l’AVS sans tenir compte des vrais problèmes. Il semblerait que le Parlement doit se faire rappeler ces deux principes… par un vote dans les urnes.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
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