Une majorité de la Commission LPP s'est prononcée aujourd'hui en faveur du maintien du taux d'intérêt minimal actuel. Pourtant, elle reconnaît que la situation financière des caisses de pension est excellente, qu'elle s'est encore améliorée et que les caisses ont accumulé des réserves historiquement élevées. Elle admet également que le taux d'intérêt minimal n'a pas compensé l'inflation et ne suit pas l'évolution des salaires.
Cette décision méconnaît la fonction centrale du taux d'intérêt minimal. Les bénéfices élevés des caisses de pension ne profitent pas aux assuré-e-s. Le rapport entre les avoirs de vieillesse au sens de la LPP et le capital de prévoyance total n'a cessé de diminuer au cours de la dernière décennie. La différence entre le taux d’intérêt moyen et le taux d’intérêt minimal augmente. Ce dernier perd toujours plus donc sa valeur de référence, et assure toujours moins sa fonction de protection légale du capital des assuré-e-s. Les salariés des caisses de pension qui assurent le minimum LPP ou un peu plus sont particulièrement touchés par cette situation.
Le but de la loi est clair : le taux d'intérêt minimal doit garantir que les bénéfices des placements des caisses de pension soient crédités aux salariés. Mais depuis des années, cette règle n'est pas respectée. Au vu des évolutions décrites ci-dessus, il serait incompréhensible pour les assurés de renoncer à une augmentation du taux d'intérêt minimal LPP. En effet, outre le maintien du niveau des rentes, la préservation de la valeur du capital de prévoyance est également décisive pour préserver la confiance dans le deuxième pilier.