Dépôt de l'initiative « Mieux vivre à la retraite »

Photo : © Yoshiko Kusano pour l'USS

 

Le gouvernement refuse de voir la réalité en matière de retraites

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Communiqués de presse

Le Conseil fédéral s’oppose à une 13e rente AVS

En rejetant l’initiative pour une 13e rente AVS, le Conseil fédéral montre qu’il refuse de voir la réalité que vit la population en matière de retraites. En effet, les rentes ne sont pas suffisantes pour vivre parce que celles du 2e pilier baissent et ne tiennent pas compte de la garde des enfants assurée par les femmes. Pour une majorité écrasante des personnes actives, l’AVS est bien plus avantageuse qu’un financement privé des lacunes existant au niveau des rentes. L’Union syndicale suisse (USS) se battra pour son initiative, au Parlement comme dans les urnes. Celle ou celui qui a travaillé durant toute sa vie mérite de recevoir une rente décente.

Aujourd’hui, la moitié des nouveaux retraité-e-s touche une rente mensuelle inférieure à 3 439 francs (AVS + LPP). Les femmes sont encore plus concernées, car un tiers d’entre elles touche des rentes inférieures à celles des hommes. Beaucoup risquent ainsi de basculer dans la pauvreté qui frappe les personnes âgées. Et la situation s’aggrave puisque les rentes du 2e pilier baissent depuis plus d’une décennie à cause du bas niveau des taux d’intérêt. Après déduction des primes-maladie et des loyers, beaucoup n’ont ainsi vraiment plus grand-chose pour vivre avec ce qui reste de leurs rentes.

Cinquante ans après la promesse faite par le Conseil fédéral sur le modèle des trois piliers, il apparaît toujours plus clairement que la garantie des prestations prévue par la Constitution s’applique désormais à toujours moins de personnes dans ce pays. Les rentes du 2e pilier sont en chute libre et les rentes des femmes scandaleusement basses. De plus, les rentes AVS sont à la traîne des salaires. Malgré les lacunes toujours plus béantes en matière de rentes, les majorités politiques de la Berne fédérale veulent uniquement développer la prévoyance privée. Ils forgent des projets de démantèlement tant pour l’AVS que pour le 2e pilier. Or aujourd’hui déjà, seuls les 10 % des salaires les plus élevés sont en mesure de verser carrément 6 800 francs dans un 3e pilier. Pour tous les autres, l’AVS est la meilleure solution. Uniquement pour peindre le diable sur la muraille à propos de l’AVS, le cœur même de la sécurité sociale et de la cohésion dans notre pays, beaucoup oublient à quel point celle-ci est efficace et supérieure aux autres solutions. Si elle n’existait pas, mais qu’il n’y avait que des solutions de prévoyance privée, les familles à moyen revenu devraient payer environ 400 000 francs de plus obtenir pour la même rente, et pour les personnes vivant seules, entre 200 et 250 000 francs de plus.

Seule l’initiative pour une 13e rente AVS pose la question du niveau des rentes. Elle s’oppose aux projets de démantèlement, et trace une perspective d’amélioration. Elle demande simplement la mise en place du versement supplémentaire d’une rente AVS, sur le principe du 13e salaire. Cela représente une hausse de 8,33 % des rentes AVS. En raison du caractère socialement juste de l’AVS, les principaux bénéficiaires seront donc les salarié-e-s à bas ou moyen revenu. Il y a assez d’argent en Suisse pour garantir des rentes décentes, pas seulement pour les tout gros salaires.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

Première secrétaire adjointe

031 377 01 13

gabriela.medici(at)sgb.ch
Gabriela Medici
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