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Le fardeau des primes devient insupportable

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Communiqués de presse

Annonce des primes maladie par le Conseil fédéral : nouveau coup de massue

Une fois de plus, les primes de l’assurance-maladie de base vont prendre l'ascenseur au début de l’année prochaine. Pour de nombreux ménages, la limite du supportable est franchie depuis longtemps. Une famille de quatre personnes déboursera plus de 14 000 francs par an. Les cantons doivent maintenant mettre en œuvre rapidement et efficacement le contre-projet à l’initiative d’allègement des primes. L’Union syndicale suisse (USS) exige un allègement effectif pour les bas et moyens revenus, ainsi que la fin du gaspillage des primes par les caisses-maladie. Face à une charge devenue intenable, il est temps de plafonner les millions dépensés en publicité et en salaires excessifs des dirigeant-e-s.

L’an prochain, les primes vont à nouveau grimper massivement. Une hausse de 4,4 % vient d’être annoncée. Alors qu’il y a dix ans déjà, une famille devait, en moyenne suisse, consacrer près de 11 000 francs par an aux primes, ce montant dépassera les 14 000 francs en 2026. Au Tessin, une famille paie même aujourd’hui 5500 francs de plus qu’il y a dix ans. Cette évolution est pernicieuse pour la santé publique, socialement insoutenable et économiquement absurde. Si un nombre croissant de personnes doivent se priver pour payer leurs primes, ce ne sont pas seulement les personnes concernées qui en souffrent – c’est toute l’économie intérieure qui est mise à mal. Car lorsque des traitements sont repoussés à cause des coûts exorbitants à la charge des patient-e-s, tout le monde finit par en payer le prix fort.

Un système de santé de qualité et accessible à toutes et tous a un prix. Mais il n’est écrit nulle part que ce système doit être financé de manière aussi antisociale en Suisse, ni que des centaines de millions provenant des primes doivent être englouties dans des processus inefficaces. Les caisses-maladie affirment que leurs frais administratifs sont restés stables autour de 5 % des primes. En clair, cela signifie qu’aujourd’hui, 500 millions de francs de plus qu’il y a dix ans restent dans les caisses. Cet argent a servi à financer les salaires toujours plus élevés des CEO, les campagnes publicitaires de plus en plus coûteuses et le courtage en assurances encore largement non régulé.

Les mesures capables de réduire les primes sont connues de longue date. Le dossier électronique du patient apporterait de la transparence et éviterait les traitements en double. Nuisibles, les incitations suscitées par les lucratives assurances complémentaires au détriment de l’assurance de base devraient être limitées. Les systèmes tarifaires devraient renforcer les soins de base, plutôt que de financer les salaires faramineux de certain-e-s spécialistes. Une politique du médicament cohérente permettrait d’obtenir des prix raisonnables et davantage de génériques. Enfin, une planification hospitalière coordonnée au niveau national et une prévention digne de ce nom sont également indispensables. Toutes ces solutions sont sur la table depuis des années, mais elles sont systématiquement bloquées au Parlement par les lobbys concernés.

À court terme, seule une solution de financement social permettra de soulager les assuré-e-s. Il revient désormais aux cantons de fixer un objectif social efficace en matière de charge maximale des primes, et d’en garantir le financement. Cette tâche leur incombera légalement à partir du 1er janvier 2026. Car c’est à cette date que prendront effet les nouvelles hausses de primes ainsi que le contre-projet à l’initiative d’allègement des primes. La hausse des coûts devra alors être assumée en partie par les cantons, et non plus uniquement par les assuré-e-s. Il est impératif que ce financement se fasse de manière efficace. Les moyens sont là. Il faut maintenant agir.
 

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

031 377 01 11

reto.wyss(at)sgb.ch
Reto Wyss
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