L'Union syndicale suisse (USS) regrette la décision prise à une courte majorité par le Conseil national de proposer un financement de la 13e rente AVS sur trois ans au maximum. L'AVS mérite un financement solide. Le relèvement de l'âge de la retraite n'est pas une alternative.
Au lieu de mettre en œuvre les résultats clairs des votations populaires de l'année dernière, une courte majorité du Conseil national suit aujourd'hui sa commission et mise à nouveau sur un jeu dangereux avec les déficits de l'AVS. Avec un financement limité à trois ans au maximum, elle continue en fait de miser sur l'augmentation l'âge de la retraite: le financement accordé aujourd'hui prendra fin précisément quand l'AVS sera en situation de déficit.
Hier encore, les partisans réclamaient des allègements administratifs en raison des droits de douane imposés par les Etats-unis. Aujourd'hui, ils veulent imposer aux entreprises, dans un délai très court, d'abord une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée, puis une nouvelle baisse, ce qui, comme on le sait, entraîne des charges administratives non négligeables. Il apparaît clairement que les opposants à la la 13e rente AVS ne se sont toujours pas remis de leur défaite. Faudra-t-il qu'ils perdent encore quelques votes pour mieux accepter l'avis de la population? C'est du reste ce qui menace: la solution adoptée aujourd'hui menace d'échouer au cours du processus parlementaire, ou au plus tard devant le peuple.
L'USS continuera à s'engager en faveur d'un financement de la 13e rente AVS qui soit solide et favorable au pouvoir d'achat, comme le demandent également le Conseil des États et une forte minorité du Conseil national. Le financement mixte en plusieurs étapes, qui a été rejeté aujourd'hui de justesse, permet de prendre en compte progressivement les besoins financiers de l'AVS au cours de la prochaine décennie.
En revanche, la décision définitive de rejeter la réduction de la contribution fédérale à l'AVS proposée par le Conseil fédéral est positive. La Confédération ne peut donc plus se soustraire à ses responsabilités. C'est également une bonne nouvelle en matière de répartition des richesses: la participation fédérale garantit que les bénéficiaires de dividendes et le secteur financier participent au financement de l'AVS.