Giorgio Tuti à la remis de signatures pour une 13e rente AVS

Photo: © Yoshiko Kusano pour l'USS

 

Le Conseil fédéral refuse de voir le problème des rentes qui baissent

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Communiqués de presse

Initiative populaire pour une 13e rente AVS : la balle est dans le camp du Parlement

Les rentes AVS sont trop basses et celles du 2e pilier s’effondrent. En même temps, les prix augmentent et un choc des primes-maladie menace. Il reste toujours moins d’argent pour vivre. La différence entre les rentes des femmes et celles des hommes est très grande. En rejetant l’initiative pour une 13e rente AVS, le Conseil fédéral refuse de voir le problème du niveau trop bas des rentes de vieillesse. Au contraire, il abandonne sa promesse de rentes AVS couvrant les besoins vitaux et s’empêtre dans des prétextes sur le risque de déficit que courrait l’AVS. Mais il oublie de mentionner que les scénarios financiers pour la période allant jusqu’en 2030 publiés aujourd’hui concernant l’AVS annoncent des résultats substantiellement supérieurs à ce qui était prédit il y a quatre mois encore. Une chose est claire : il appartient maintenant au Parlement de corriger les erreurs du Conseil fédéral. Car qui a travaillé durant toute sa vie mérite de toucher une bonne rente.

Le peuple suisse a décidé que les rentes AVS devaient couvrir les besoins vitaux et l’a inscrit dans la Constitution. Aujourd’hui, cette décision n’est pas mise en pratique. Au contraire : 50 ans après sa promesse, le Conseil fédéral renonce toujours plus clairement à ce mandat. Il renvoie en quelques mots les travailleurs et travailleuses qui ont connu une vie professionnelle éprouvante aux prestations complémentaires au lieu de concrétiser leur droit à une rente de vieillesse décente. Cela, alors que l’évolution des rentes est dramatique. Celles du 2e pilier sont en effet en chute libre et celles des femmes scandaleusement basses. De plus les rentes AVS ne suivent pas le rythme des salaires. La rente AVS moyenne est aujourd’hui de tout juste 1800 francs, soit 21 % du salaire moyen. Autrefois, il s’agissait de 26 %, ce qui correspondrait à une rente AVS de presque 2 300 francs. Cette année, les rentes AVS risquent même de ne pas suivre l’inflation.

Au lieu de s’attaquer à ce problème, le Conseil fédéral se cache derrière la menace selon laquelle il n’est financièrement pas possible de développer l’AVS. Il ne mentionne même pas dans une petite phrase avoir substantiellement adapté ses scénarios financiers par rapport au mois de janvier. En peignant systématiquement le diable sur la muraille pour effrayer la population, il se soustrait à sa responsabilité à l’égard de cette dernière. Il oublie intentionnellement que, pour 90 % de la population, l’AVS est la prévoyance vieillesse la moins chère et qu’elle le restera. Or la développer représenterait un grand allégement, surtout pour les jeunes.

Seule l’initiative pour une 13e rente AVS pose la question du niveau des rentes et, non seulement, s’oppose au moment opportun aux projets de démantèlement de l’AVS, mais sonne aussi la contre-offensive qui s’impose plus que jamais. L’initiative est simple. Elle demande la mise en place du versement d’une rente AVS supplémentaire à laquelle chacun-e a droit, de même que presque tout le monde reçoit un 13e salaire. Calculé sur un versement mensuel, cela représente une hausse de 8,33 % des rentes AVS. En raison du caractère compensatoire de cette dernière, ce sont les personnes à bas et moyen revenu qui en profiteront donc le plus. En Suisse, il y a assez d’argent pour des rentes décentes, et pas seulement pour les hauts revenus. Il revient désormais au Parlement de se pencher sérieusement sur la question des prestations de vieillesse.

Responsable à l'USS

Gabriela Medici

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