Stéthoscope sur des billets de francs suisses

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La stagnation des primes n’efface pas la nécessité de réformer le financement de la LAMal

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Communiqués de presse

Primes-maladie 2022

Pas de hausse de primes d’assurance-maladie pour 2022 : la prime moyenne va « même » baisser de 0,2 %. Mais cette annonce de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne doit pas dissimuler une réalité plus fondamentale : la charge des primes-maladie sur les ménages est déjà beaucoup trop élevée et elle continue d’augmenter, en particulier dans le contexte de baisses de revenus que vivent certaines personnes actuellement. Les réserves des caisses-maladie, elles, ne cessent de croître.

À première vue, on pourrait croire à une bonne nouvelle : l’OFSP annonce aujourd’hui que les primes moyennes d’assurance-maladie baisseront légèrement l’an prochain. En réalité, ce n’est qu’une toute petite éclaircie. En effet, pour de nombreux ménages, la charge des primes atteint depuis des années déjà 20 % du revenu disponible, voire davantage. Elle est donc depuis longtemps financièrement insupportable. Et en 2022, la charge relative que représentent les primes-maladie sur un budget continuera d’augmenter, en tout cas pour les nombreux ménages qui doivent faire face à des pertes de revenus en raison de la crise économique.

Dans ce contexte, il est d’autant plus préoccupant de voir que tous les efforts visant à améliorer structurellement le système de financement de l’assurance de base sont systématiquement freinés ou renvoyés aux calendes grecques. On le voit bien avec les hausses des subsides pour les primes-maladie ainsi que la question de la réduction des réserves des caisses.

Alors que le contre-projet indirect à l’initiative sur l’allègement des primes, mis en consultation, était déjà totalement insuffisant, le Conseil fédéral l’a encore tronqué dans son message : la Confédération ne veut pas dépenser un centime de plus pour les réductions de primes et au Conseil des États, les cantons vont se défendre bec et ongles contre les nouvelles conditions, pourtant extrêmement modestes. Il suffit de regarder un peu dans le rétroviseur : au cours des dix dernières années, 20 des 26 cantons ont réduit leurs subsides pour les primes-maladie, parfois massivement.

La modification de l’ordonnance présentée par le Conseil fédéral concernant la réduction volontaire des réserves par les caisses-maladie est désormais en vigueur. Conséquence (symbolique) : les caisses ont annoncé qu’elles allaient réduire leurs réserves d’environ 380 millions de francs l’année prochaine, c’est-à-dire restituer ce montant aux assuré-e-s. L’année précédente, c’était déjà près de 200 millions. Malheureusement, ce n’est pas assez, et de loin. Ces 380 millions représentent à peine un peu plus de 1 % du volume global des primes, et seulement 3 % environ de l’ensemble des réserves. Neuf assureurs sur dix ne procèdent à aucune réduction des réserves, et parmi eux, certains ont des taux de solvabilité de plus 500 % (l’objectif légal est de 100 % !). D’ailleurs globalement, les réserves ne diminuent même pas, au contraire : elles continuent de croître massivement, ne serait-ce que grâce aux gains en bourse. Cet argent appartient aux assuré-e-s et doit enfin leur être restitué, de manière substantielle et dans tout le pays.

Responsable à l'USS

Reto Wyss

Secrétaire central

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Reto Wyss
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